samedi 26 décembre 2009

Le bain à la banade


On est jeudi 24 décembre, il est 17h30 et tout le monde est parti faire des courses.  Pas pour les cadeaux hein !  Non, non, on a les priorités claires chez nous autres, on s'occupe surtout de la bouffe. En l'occurrence, le chef (traduisez le patriarche de la famille qui justifie sa mise en pré-retraite par une occupation fébrile aux fourneaux) a fait une dinde plus grosse que ma nièce, avec une farce secret maison (je le soupçonne d'y mettre du pot parce que plus on mange, plus on a faim).  Il s'est donc activé toute la journée pendant qu'on regardait des films et, à 17h18 on s'est dit qu'il fallait peut être se décider à faire quelque chose avec la dinde.


Donc, vu que tout le monde est parti, me voilà seule avec mon beau-frère..  J'aime pas me retrouver seule avec lui. Oh ! il est tout à fait charmant et sympathique. Et puis franchement il mérite toute notre admiration vu qu'il a épousé ma soeur.  En soi, c'est un karma, parce que... elle est gentille si on veut, mais bon.... C'est juste que je comprends pas toujours quand il parle et, sans ma soeur pour faire la traduction, converser avec lui tient de la gageure.  C'est plus facile de comprendre mon neveu de deux ans, notamment parce qu'il se prend pour un commentateur sportif et que 99% de son discours consiste à indiquer ce qu'on a sous les yeux et qu'on est parfaitement capable de voir tout seul.
Je vous illustre avec un exemple de conversation à la M.C. Hescher. La semaine dernière, on est tous attablés et soudainement mon beauf se redresse sur son siège et déclare:
- Oh ! il faut que je vous raconte ce qu'on a mangé au restaurant hier soir:  un dessert hors de ce monde !
Et le voilà qui entreprend de décrire précisément le contenu de l'assiette, gestes à l'appui. Ma soeur est là et entreprend naturellement  la traduction simultanée, comme à l'ONU, tout en empêchant son fils de se rentrer des frites dans les deux narines et en épongeant les vomis de sa plus jeune.
Beauf: Alors, c’était une mousse de…
Sa femme: De la guimauve rôtie au four.
Beauf :  Oui, c’est ça de la guimauve.  Avec deux coulées de mousse au… à quoi déjà?
Sa femme : En fait, c’était deux rubans de crème au citron
Beauf :  Oui, de la crème… Et puis une boule de crème glacée à la pistache avec des noix !
Sa femme : C’était de la crème glacée vanille, avec des morceaux de pistaches.
Beauf :  Oui, c’est ça. Et sur la guimauve y’avait des brisures de noix hein?
Sa femme : Non, des graham crackers…


Donc, en gros, voilà pourquoi j'aime pas trop être seule à la maison avec le beau-frère. Bref, histoire de m'occuper, je lui déclare entre deux éternuements et 3 kleenex : "je vais faire du pain à la banane."  Et comme je suis vraiment enrhumée c'est sorti : "bain à la badane."  Et il a pas compris pourquoi j'allais prendre un bain à cette heure là. Finalement c'est pas que lui qui est incompréhensible dans cette famille...


Donc voilà ma recette du bain à la badane.  Je vous mets les ingrédients:
1 1/2 tasse de bananes super mures
2 tasses de farine de riz blanc
1/2 tasse de sucre
1/2 petite cuillère de bicarbonate de soude
1 petite cuillère de poudre à lever
1 pincée de sel
1/2 tasse d'huile
un peu d'extrait de vanille
Y'en qui mette de la cannelle et de la noix de muscade, moi j'aime pas!


Maintenant la recette.... en fait c'est une recette en anglais et je l'ai passé par Yahoo Babelfish pour traduire. Bonne chance!
Pulvérisez la boîte à pain moyenne avec le jet à cuire antiadhésif ou la graissez avec la margarine et la réservation. Combinez les ingrédients secs dans une grande cuvette et puis faites bien dedans le centre. Ajoutez les oeufs, la banane, le sucre, et le pétrole au centre et combinez-les avant de se plier dans le reste des ingrédients secs.. Versez ou administrez la pâte lisse à la cuillère dans votre boîte à pain. Faites cuire au four pendant une heure ou jusqu'à un toothpick sort propre. Refroidissez pendant quelques minutes avant l'élimination de la casserole, et puis refroidissez sur une grille jusqu'à ce que vous ne puissiez pas la tenir plus longue.

jeudi 17 décembre 2009

Spécial femmes


Je sais, j'avais promis un spécial femmes après mon spécial hommes. Et pis... j'ai eu la grippe. Franchement incompréhensible, vu que je ne mange pas de porc. L'année dernière c'était le poulet que j'avais arrêté. Et en 2010, l'année du Buffle, c'est au boeuf que je devrais dire adieu ? Déprimant.

Enfin, on va arrêter de bouder, ça donne des vilaines rides. Pas celles qui font des étoiles au coin des yeux et qui témoignent des franches parties de rigolades qu'on a pu prendre au cours de sa vie. Non, la baboune ça fait la ride triste, les rides qui font tomber les coins de bouche et qui vous feront passer toute votre vie pour une grenouille de bénitier à qui on a pas envie de tenir la porte. Tac, prenez ça comme mon premier conseil de ce spécial femmes.

C'est juste que des trucs et autres conseils, j'en ai 14 à la douzaine pour les mecs mais que pourrais-je bien dire à mes consoeurs ? Moi qui ai à mon actif un mariage et un divorce raté, trop de diplômes pour justifier rationnellement une job épuisante, payée 20$/hr sans sécurité d'emploi, une sciatique chronique que j'oublie seulement quand je danse, un eczéma rebelle qui rend toute opération de chirurgie plastique totalement inutile... Et ça, c'est sans compter les 27 "premières dates" affligeantes rien qu'en 2009, mon ratio de recettes ratées que j'ai explosé depuis longtemps, des allergies à tout et n'importe quoi et une inhabileté quotidienne à me souvenir de ce que j'ai fait de mes clefs.

Franchement, je suis mal placée pour donner des conseils aux femmes. Mais je peux dissiper certaines fausses rumeurs et autres mythes urbains. Notamment sur ce qui est de retenir un homme par l'estomac, Ha. Ha. Ha. Vous savez déjà ce que j'en pense. Si un homme qui vous intéresse a faim, faites lui du boeuf et des patates. Il en faut pas plus! Vous me croyez pas? Allez voir ça.

Ultime conseil : quand on vous fait un compliment, dites "merci" avec votre plus joli sourire et fermez votre museau ! Y'a rien de plus odieux que de dire à une femme qu'elle est belle et de s'entendre répondre : "Nan, je suis trop grosse, je suis trop pâle, j'ai un bouton là, une ride ici, une vergeture à droite, de la cellulite à gauche." gna gna gna. Après vous vous étonnez qu'on vous fasse plus de compliments!

Donc, viande-patates...on va faire un petit effort. Prenez des petites pommes de terres rouges. Nettoyez les bien sous l'eau (on va pas les éplucher, y'a une rediffusion de Rumeurs à pas manquer). En passant, je fais toujours blanchir les pommes de terre 10min avant de faire quoi que ce soit avec, ça réduit les temps de cuisson subséquents. Une fois blanchies, vous les coupez en 4 et vous balancez dans une poêle. Faites revenir jusqu'à ce qu'elles soient dorées. Puis vous les mettez dans un plat allant au four avec des herbes au choix, poivre et, exceptionnellement, du sel et un peu de bouillon de légumes pour qu'elles sèchent pas trop.

Quand elles sont bien moelleuses, vous commencez à faire cuire votre viande. Vous savez toutes faire cuire un steak? Vous demandez au boucher un bon gros T-bone et vous mettez ça dans une poële et vous faites cuire d'un côté jusqu'à ce que du sang apparaisse à la surface et vous tournez en attendant la même chose. Pas faire trop cuire! On n'est pas des Américains, merci.

Puis vous mettez une robe. Oui, une robe! C'est complétement pas la peine de vous fatiguez avec des décolletés trops profonds. Malgré les millions passés en mammoplasties, les mecs réagissent aux jambes et aux fesses. C'est tout et c'est franchement pas compliqué.

Allez, sans rancunes...

jeudi 3 décembre 2009

En l'honneur du 3 décembre - Journée internationale des personnes handicapées: un "Spécial Hommes"

Vous avez vu "3 hommes et un couffin"? Je sais, ça date un peu mais y'a des vérités indémodables là-dedans. Quelques lignes de dialogue m'ont particulièrement marquée : André Dussolier, bouleversé d'avoir rendu sa fille à sa mère, traverse une crise existentielle en se promenant avec un coussin sous le pull (il est "enceinte") et une bouteille de rouge à la main. Il déclare à un autre paumé:
"Moi si j'pouvais refaire le monde, si j'étais Dieu, voila ce que j'ferais. Je fabriquerais Adam avec la côte d'Eve. Pas l'inverse. Au moins les choses auraient été claires dès le début: on nous aurait pas fait croire que quelqu'un pouvait sortir de notre côte. Parce que rien ne sort de notre côte à nous, jamais."

Pas joyeux hein?

Rajoutez là dessus que si c'est pas un accident de voiture, la cigarette ou le cholestérol, c'est votre propre prostate qui va vous tuer. Tout ce que vous portez en vous, finalement, c'est votre future mise à mort. Sans oublier la statistique effarante que dans plus de 80% des cas de séparation de couple hétéro, c'est la femme qui se barre... on en vient à se dire que les hommes sont bien mal pris.

Donc toutes ces fadaises comme quoi "un homme ça se retient par l'estomac" ben c'est du pipeau! C'est vos femmes qu'il faut retenir par l'estomac, parce que sinon vous finirez tout seul sans enfants et avec un cancer de la prostate comme seul compagnon de vieillesse. Même mon père a compris ça, à l'âge de la réduction senior STM il a enfin appris à faire autre chose que des oeufs coque, histoire que sa femme aille pas trop reluquer les minets en mal de MILF (vous savez pas ce qu'est une MILF? utilisez Google!).

Donc comme aujourd'hui c'est la journée internationale des personnes handicapées (oui, j'écris mes délires le jeudi...) je me suis dit qu'il était temps de vous donner un coup de main. Voici donc la recette secrète du carri de poulet de ma mère. C'est top trop bon, hyper exotique (à moins d'être Réunionnais vous en avez jamais mangé avant) et un chimpanzé borgne de 6 mois la réussirait. Soyez donc rassuré, même si vous êtes un branquignole en cuisine, c'est in-ra-ta-ble.

L'intérêt de cette recette c'est que si vous êtes en couple, vous allez marquer des points avec votre conjointe ; si vous draguez, c'est un repas de 3ème date parfait et si vous êtes irrémédiablement seul pour les fêtes, vous pourrez partager avec des copains et leur mines réjouies vous donneront un sentiment d'accomplissement un peu proche de la maternité. Donc à défaut de voir un bébé joufflu sortir de votre côte, vous sortirez un carri fumant de la mijoteuse, on fait avec c'qu'on a!

Vous êtes priés de suivre les étapes à la lettre même si certaines vous paraissent inutiles.

1. Faites les courses: une grosse boîte de haricots noirs, 2 grosses boîtes de tomates en dés, une grosse boîte de coeurs de palmiers, un paquet de blancs de poulet, un paquet de cuisses de poulet, du curcuma, du thym, du poivre et de l'huile de canola (enfin, ça on va espérer que vous en avez déjà), des oignons jaunes, de l'ail. Il vous faudra aussi de l'huile essentielle de lavande et de bergamote ou d'orange et de citron. Assurez vous aussi que vous avez une mijoteuse, une bouteille spray vide, un diffuseur d'huile essentielle et du vinaigre de vin blanc.

2. Mettez un tablier. Croyez moi, si vous faites pas ça vous pourrez jeter vos fringues.

3. Mettez à brûler de l'huile essentielle de lavande et bergamote ou orange-citron. Si vous faites pas ça, votre "bachelor pad" va puer le carri pendant 3 semaines.

4. Coupez les blancs de poulet en 6-8 morceaux chaque. Mettez à cuire avec les cuisses dans l'huile de canola. Faut faire ça à feu très chaud, faites bien dorer de tous les côtés et posez ensuite sur un grand plat couvert de Scott Towels. Faut bien "épongez" le poulet une fois qu'il est cuit sinon c'est que du gras dégueu. Ne rincez pas la poêle après, on va utiliser le fond laissé par le poulet pour donner du goût aux oignons.

5. Coupez 4 oignons fins fins. Si vous savez pas comment faire, voici en image: http://thepioneerwoman.com/cooking/2008/01/how-tochop-an-onion/

6. Mettez les oignons et quelques gousses d'ail haché dans la poêle et remuez régulièrement jusqu'à ce qu'ils deviennent foncés. Rajoutez les tomates coupées en dés, 1 cuillère à soupe de curcuma et plein de poivre. Laissez cuire 10-15 minutes à feu doux. Cette "mixture" constitue la base de la cuisine créole.

7. Prenez les 2/3 de la mixture et mettez dans la mijoteuse avec le poulet et des branches de thym. Laissez cuire au moins 2hrs. Prenez ce qui reste de la mixture et partagez pour moitié dans une casserole avec les haricots (à mettre à feu doux pendant au moins 2hrs aussi) et ce qui reste vous balancez avec les coeurs de palmier coupés en morceaux, à feu doux 45min.

8. Pendant que tout ça cuit à couvert mettez pour moitié d'eau et moitié de vinaigre dans une bouteille spray et rajoutez suffisamment d'huiles essentielles pour couvrir l'odeur du vinaigre.. Nettoyer la cuisinière et tout ce qui aura été éclaboussé autour. L'intérêt d'utiliser ça au lieu d'une merde industrielle type Johnson&Johnson c'est que si ça atterit par mégarde sur de la bouffe, ça va pas vous tuer et ça nettoie aussi bien que les produits industriels. Faites la vaisselle et mettez le tablier et vos fringues au lavage. Allez prendre une douche et lavez vous les cheveux. Assurez vous qu'il y a toujours de l'huile essentielle dans le diffuseur, rajoutez-en si nécessaire.

C'EST CETTE DERNIÈRE ÉTAPE LA PLUS IMPORTANTE. Parce que si vous faites la cuisine et que vous laissez tout en plan et que vous puez le carri à 20m, ben ça va tuer tous vos effets: votre femme va pas être contente que la cuisine ressemble à un chantier en pleines vacances de la construction ; votre future blonde va penser que vous êtes un souillon et que vous sentez mauvais et vos potes vont pas avoir envie de ranger et nettoyer pour vous.... Vous resteriez donc ce paria social pathétique qui continue à lire des délires ancillaires débiles tout seul le vendredi soir au lieu de devenir une sorte de demi-Dieu domestique vénéré par tous, ce qui vous permettrait enfin d'oublier que rien ne sort de votre côte. Jamais.

La semaine prochaine je m'en prendrai aux femmes, sauf si j'oublie.

Sans rancunes...

vendredi 20 novembre 2009

Tofu, mensonges et manipulation

J'aimerais vous parler du pouvoir de la suggestion. Pas l’auto-suggestion et autres âneries de pensée positive. Nan ! Les théories fumeuses, faussement mal adaptées de la physique quantique, comme quoi la pensée solidifie la matière, ça me fait doucement rigoler. Si c’était un tantinet véridique, je serais divorcée de Guy Laliberté et j'aurais épousé Hugh Jackman.

Cette fin de semaine, c’est du pouvoir que nous avons sur les autres que j’aimerais vous entretenir. Ce pouvoir d’endormir notre confiance pour nous faire faire n’importe quoi. Ce talent de manipulation psychologique si bien maîtrisé par les grandes agences de pub, nos politiciens débiles, les journalistes en mal de unes, les dictateurs de tout poil (et la STM). Bref, cette habileté de nous faire prendre des vessies pour des maglites.

Et bien ce pouvoir de suggestion j’ai réalisé hier qu’il en faut une bonne dose pour être mère. Je vous situe l’action. Unité de temps : soir de semaine après l’école, faut nourrir la marmaille. Unité de lieu : un condo classique de la républik du platô où la tentation d’appeler le sushi volant ou pout pout pout St Hubert BBQ doit être combattue régulièrement. Unité d’action : la tête dans le frigo (c’est mieux que dans le four), une mère de famille cherche quoi faire à souper à sa progéniture et aussi c’est quoi cette odeur nauséabonde ?

Comme je n’avais ni le temps ni l’énergie et une audience captive mais difficile, j’ai rien trouvé de mieux que d’essayer une nouvelle recette à la dernière minute. Il faut savoir vivre dangereusement.

C'était pas tout à fait raté mais c’était pas tout à fait bon non plus : sauté de tofu et brocolis avec riz thaï. Et toc. Ça vous en bouche un coin ça ?! Et oui, je commence à apprivoiser le tofu. Oh ! c'est pas la peine de ricaner et de pointer du doigt la Bo-Bo tendance Ho-Ma qui fait dans le Miso. Ordre du médecin ! Je dois diminuer ma consommation de viande. C’est vrai que j'en mange tous les jours et donc j'en fais manger à mon fils tous les jours... c’est pas bon pour la santé (même si je suis passée à la viande bio de Charlevoix) et c’est vraiment pas bon pour la planète.

Faut dire que mon nain de jardin il est spécial… Il mange toutes les viandes, même le bison, le sanglier et généralement comme dessert il demande du saucisson. C’est Obélix dans le corps d’Astérix. Pour lui un repas sans viande c'est comme une cérémonie des Jutra sans décolletés, une année sans élections ou la une des journaux québécois sans un article sur la grippe H1N1: in-con-ce-va-ble!

Donc c’était mercredi et chez nous, le mercredi c’est tofu. Je fais une marinade avec de l'huile de sésame, du tamari, du vinaigre balsamique et du sirop d'agave. Poivre et un peu de chili. Je colle les cubes de tofu ferme à mariner pendant 30min. Finalement, l'extra-ferme a la consistance de la gomme qu'on a dans la bouche depuis trois heures parce qu'on trouve pas de poubelle, je suis désormais une inconditionnelle du ferme. Je chauffe de l’huile de canola dans un wok et je balance le tofu. « To add insult to injury » comme disent nos voisins du sud (oui, c'est du mexicain), je rajoute du brocoli. J’ai hésité avec le sésame grillé parce que ça fait vraiment crottes de souris.

En servant ce mélange sur un lit de riz thaï dans l’assiette Spiderman de mon fils, je me suis dit que ça allait tout de même être difficile de lui faire avaler tout ça. Et là, l’éclair de génie ! Une de ces inspirations qui séparent les super mamans des communes des mortelles. Je lui pose l’assiette sous le nez qu’il lève vers moi en grimaçant et je lui sors avec un aplomb à faire pâlir Tremblay quand on lui demande s’il était au courant que tout son staff fricote avec la mafia : « J'ai eu la recette de la maman de Iris, ton amoureuse, il parait que c'est son plat préféré. » Il a tout fini avant moi et il en a redemandé (moi, non).

Ah ! le pouvoir de la suggestion...

Sans rancunes.....

jeudi 29 octobre 2009

Sortons nos balais!

Si vous ne savez pas ce qui se passe samedi c'est que vous vivez caché sous une pierre. Si vous ne savez pas ce que vous allez faire dimanche c'est que vous êtes un irresponsable arriéré. Et toc!

À moins que ce ne soit déjà fait (le vote par anticipation c'était dimanche dernier) vous allez voter dimanche. Vous ne comptiez pas y aller parce que vous ne savez pas pour qui voter? Ben, faut prendre cinq minutes pour se renseigner.

Vous votez pas parce que vous êtes pas 100% d'accord avec telle ou telle plateforme? On vous demande pas de choisir un compagnon parfait, vous devez pas lui donner votre premier-né en offrande, trouvez juste le moins pire. C'est comme ça à toutes les élections, on est toujours coincé à devoir choisir entre la peste et le choléra.

Vous pensez qu'en ne votant pas ça marque bien votre refus en bloc de toutes ces magouilles politiques. Non, ça marque juste que vous êtes un gros fainéant qui mériterait qu'on lui sucre ses droits civiques. Tu votes pas: tu n'existes pas!

J'ai été élevée par une arrière-grand mère féministe qui m'a bien montré à quel point les droits des femmes ne sont jamais acquis. Il y a des pays où les femmes n'ont toujours pas le droit de vote donc la moindre des politesses c'est d'aller voter quand on en a le droit. Et re-toc! Je vous rappelle aussi que vous enlever le droit de vote reste une punition classique du système judiciaire (ça et la castration chimique).

Pour vous motiver juste un peu plus, je vous ai choisi cette semaine trois recettes pour accompagner votre choix électoral.

Vous allez voter pour Union Montréal? Je vous conseille des escalopes de veau au citron. Recette tirée de mon livre préféré de recette italiennes: La mafia vient de s'installer à côté et ils viennent dîner ce soir (je jure que c'est un vrai livre, la preuve).

Vous préférez revenir à d'anciennes amours avec Vision Montréal? La poule au pot me semble de rigeur.

Un vent de renouveau souffle sous vos fenêtres et Projet Montréal fait pencher la balance? Alors un tofu sauté au chou-fleur me parait tout indiqué.

Bonne popotte, bonne collecte de bonbons et BON VOTE!

Les escalopes de veau au citron
(tiré de The Mafia just moved in next door and they're dropping by for dinner cookbook)
Saupoudrer des escalopes de veau bien fines avec un peu de farine. Les faire brunir dans du beurre. Ajouter sel et poivre. Retirer les escalopes et mettre des champignons avec un peu plus de beurre, faire revenir rapidement. Rajouter du persil haché, le jus d'un citron et après 3min verser sur les escalopes. Servir avec des pâtes fraîches.

La poule au pot
(tiré des Pinardises)
La poule au pot est pochée pour attendrir la viande - une poule qu'on cuit n'est plus jeune. Mais en fait, en trouve-t-on encore de la poule? Non. Alors on utilise un poulet, assez gros de préférence.
Préparer assez de farce pour remplir la cavité de la bête. À l'œil, 250 g de porc haché maigre, 250 g de jambon coupé en petits morceaux, 4-5 foies de poulet qu'on a dénervés et grossièrement hachés à la planche, 1/2 oignon haché, 2-3 gousses d'ail pressé, une généreuse poignée de sel, des herbes de Provence. On pulse quelques coups au robot et la farce est prête. On remplit la bête et on la referme en cousant avec de la ficelle pour bien s'assurer que la farce reste à l'intérieur. On dépose dans une casserole assez grande pour qu'on puisse couvrir complètement d'eau froide. On ajoute si l'on veut des légumes qui donneront du goût au bouillon de poulet qu'on conserve précieusement quand la bestiole est cuite. On laisse à peine frémir, on cuit une heure ou un peu plus, en vérifiant si la chair se détache de l'os. Traditionnellement, on sert la poule au pot avec des cornichons, de la moutarde forte et du gros sel. Josée propose aussi d'ajouter une "salsa verde" - son pesto d'hiver au persil, ou de la gremolata, ou une sauce aux poivrons rouges faite en un tournemain avec des poivrons en conserve (déjà épluchés) qu'on aura passés au robot avec un filet d'huile d'olive. Daniel insiste: la sauce au raifort et à la crème sûre de Josée fait merveille là-dessus.

Tofu sauté au chou-fleur
(tiré de Tofu, Soja et Cie)
Découpez 250g de tofu aux herbes en cubes moyens. Faites griller 5min dans de l'huile d'olive. Ajouter du curcuma et du poivre, des carottes, du panais, de la patate douce, de la rabiole (tout ça c'est au choix, vous pouvez choisir de mettre un seul légume) coupés en julienne. Un peu de sel, du poivre et on fait cuire encore 5min en remuant. Servir avec du riz thaï.

vendredi 23 octobre 2009

Au son du beep, vous vous transformez en citrouille ou la recette du Pho

Encore plus que l'Halloween c'est toute la semaine qui la précède que j'affectionne tout particulièrement. On fait des décorations maison avec mon fils : chauve-souris, citrouilles volantes, fantômes de toutes tailles et cette année, Spiderman. J'ai pas encore compris pourquoi Spiderman c'est pour l'Halloween mais allez comprendre la logique d'un enfant de 6 ans... Et puis c’est la seule semaine de l’année où je me prépare mentalement à aller voir le Rocky Horror Picture Show en chair et en os (cette année c'est au Rialto: rockyhorrormontreal.com) et je jure comme tous les ans que je vais aller voir les lanternes du jardin botanique mais il fait toujours trop froid ou trop mouillé ou y’a un truc trop bien à la télé...

Mais si j'aime cette semaine précédant Halloween c'est surtout parce que je peux enfin laisser libre court à mon potentiel de sarcasmes. Croyez le ou non, la plupart du temps je me mords les lèvres. Pendant quelques jours c'est « pas de quartier! ».

La saison se prête particulièrement bien à souligner les efforts vestimentaires des pitounes du plateau qui se croit obligées d'aligner « fashion faux-pas » et mauvais goût absolu dans une espèce de course à la vulgarité qui me laisse pantoise d'admiration et un brin perplexe : comment serait le monde si toute cette belle énergie dépensée à mal coordonner son vernis à ongles écaillé avec ses bas résille top années 90 était employée à faire de la médiation entre les factions somaliennes, par exemple, ou même à chercher les vraies causes derrière la pandémie médiatique de grippe intellectuelle digne des mauvais jours de la Fox.

Hier soir c’était la jupe trop courte qui me rappelait à quel point c'est moche les genoux et la jarretelle qui dépasse de 10cm (un truc en passant: la lingerie étalée au grand jour sur les trottoirs d'une grand ville occidentale ça fait pas sexy, chouchou. Ça fait femme sur son lieu de travail ! Eh ! Déroule du bitume Carole, il en faut!). Sa copine était maquillée comme un carré d'as et ses piercings me faisaient serrer les fesses (et pas de plaisir, merci).

Donc les deux pitounes (enfin là, on donne furieusement dans la guidoune), je les croise en leur décochant mon sourire le plus complice et leur fais bien fort: «Ouuuah! Super le déguisement ! J'peux prendre une photo?» Eh, eh, eh.

Je fais ça religieusement tous les ans, c'est mon rituel d'Halloween à moi et j'ai jamais eu de réaction outrée, scandalisée ou même un chouia indignée. Faut dire que les heures gaspillées à se reluquer le nombril diminue sérieusement les possibilités de développer son intellect, son sens de l'humour et la répartie qui va avec. C'est ça le problème de la jeunesse actuelle : passer trop de temps à s'occuper de l'extérieur laisse peu d'énergie pour développer d’autres compétences sociales.

Bah, remarquez les vieux aussi ça se détruit bien les neurones sans aucune aide extérieure. Suffit de traîner dans un bar l'après-midi pour assister à la déliquescence accélérée du baby-boomer. Pourtant l'alcool ça conserve... allez comprendre. La dernière fois que je me suis retrouvée dans cette situation, j'ai eu droit à un discours particulièrement intéressant de la part d'un brave monsieur accoudé au bar et qui ne devait pas en être à sa première Molson de la journée. Il m'a entreprise assez rapidement :« J'ai des érables au fond de mon jardin qui sont résistants aux radiations atomiques. » Bêtement, j'ai exprimé ma confusion et il s'est mis à m’expliquer que les érables de son jardin, ben en cas de guerre atomique, ils seraient les seuls survivants. Hmmm, Une foule de questions se succédaient dans ma tête mais j'ai gardé mes remarques pour moi ! En revanche, en rentrant à la maison j'avais comme un arrière-goût de… beurk.... alors je me suis fait une soupe de boeuf viet pour faire passer la nausée:

Recette originale du Pho pa Didier Corlou, chef au Sofitel Métropole de Hanoï (j’ai eu la recette parce que mes parents vivaient là-bas. Eh oui, mon père croyait qu’il était diplomate alors qu’en fait il vendait des Ferrero Rochers.)

Faites un bouillon de bœuf. Par pitié, pas avec des cubes déshydratés! Vous allez chez le boucher, vous dites « Bonjour Monsieur, je voudrais faire un bouillon de bœuf » et il va vous donner tous les trucs bien dégueu, limite vache folle, qu’il faut. Griller des échalotes et du gingembre avec la peau puis les mettre dans le bouillon. Assaisonner avec de la sauce poisson (la meilleure c’est Phu Quoc). Ajouter cardamome, poivre noir et anis étoilé. Faire cuire rapidement des nouilles de riz (c’est sans gluten, yeah !) et mettre dans des bols. Verser le bouillon et ajouter du bœuf tranché genre carpaccio, émincé comme des feuilles de papier à cigarettes. Un peu de menthe chinoise et de coriandre et le tour est joué.

Au plus fort de l'hiver et au plus bas de mon moral, je peux en manger 3 ou 4 par semaine. Oubliez pas le piment qui fait pleurer, une cuillère à soupe de Sriracha devrait faire l'affaire.

La semaine prochaine, si le ciel ne m'est pas tombé sur la tête, je vous confierai mes adresses pour manger la meilleure soupe de boeuf de la ville.

Sans rancune !

vendredi 9 octobre 2009

Lettre ouverte à la STM

(Ça se dit encore "lettre ouverte" quand c'est un courriel? Non, parce que c'est pas comme si un courriel pouvait être fermé... enfin, j'me comprends)

Comme disait je ne sais plus qui: compromis, chose due. Voici mon cri du coeur aux merveilleux employés de la STM, ce beau "mouvement collectif".

Un grand merci à vous, hommes et femmes de la STM, un grand bravo. Vraiment, je vous tire mon chapeau. Autant de constance dans la médiocrité ça force le respect. C’est pas comme si vous étiez de temps en temps mauvais, non, c’est tous les jours ! ça, croyez moi, c'est pas à la portée de tout le monde.

Souvenez-vous du vieil adage qui dit qu’on ne peut pas mentir mille fois à mille personnes. Eh ben, vous, la STM, vous y arrivez. Sans vous faire prendre ! Vous arrivez à vous foutre de plusieurs milliers d'individus 365 fois par an minimum ! Un tour de force ! Quelques exemples pour convaincre les sceptiques:

- Y'a de moins en moins de passages de bus mais vous arrivez à nous faire croire que vos efforts ont redoublé ces dernières années. Sachant que le parc d'autobus est plus que vieillissant et que chaque bus coûte près d'un demi million de dollars, on s'étonne de vous voir engager l'entreprise de marketing la plus prisée au monde pour faire la pub du "mouvement collectif" Ça a dû coûter quelques voitures de métro cette petite fantaisie .

- Vous sortez régulièrement des sondages indiquant le haut degré de satisfaction de vos services. Personne ne regarde les petites lignes qui accompagnent les dits sondages. Le dernier en date a été conduit sur internet et représente un échantillon d'environ 850 personnes. On ne sait pas s'ils prennent le bus ou le métro ou même s'ils ne sont pas eux-mêmes des employés de la STM.... Franchement, vous pourriez conseiller l'équipe de Tremblay car ils n'ont pas encore compris comment manipuler efficacement les médias, ces ânes !

- Et vos "conducteurs" du métro. Si c'est pas de la poudre aux yeux ça... Vu que les rames de métro sont complètement automatisées, le mec qui est devant ne sert à rien du tout. Et quelque part je le plains, ca doit être terrible d'être payé à ne rien faire, c'est bien plus épuisant que réellement être productif ! Et vous les forcez à rester la à ne rien faire sinon se curer le nez, pour notre bien-être. Merci de tout coeur.

- Et les chauffeurs de bus! Mon fils de 6 ans les appelle "les rois de la baboune". À chaque fois qu'il entre dans un bus, il se plaint que que "le monsieur il m’a pas dit bonjour". Mais c'est normal mon chéri, il vient de t'enseigner une des règles premières de la politesse : on doit jamais s'attendre à ce que les autres aient eu la même éducation que la nôtre et même si le monsieur en question fait partie des mieux payés de l'industrie, même si son salaire doit facilement être le double de tous ces gens qu'il transporte, il faut se mettre à sa place. C'est sûrement pire comme métier que d'être au fond de la mine.

Donc vous arrivez à nous faire croire n'importe quoi. Mais ce n'est pas tout ! Il faut souligner votre contribution au sens de la communauté qui manque tellement à nos villes occidentales. Ah, si ce n’était pour vos autobus bondés et inconfortables, quand pourrais-je renifler les effluves poudrées des petites mamies à qui plus personne ne cède sa place (j’adore particulièrement dire tout fort : "Si j’étais assise je vous aurais cédé ma place avec plaisir").

Sans vos voitures de métro surchauffées, comment saurais-je que, en effet, mon déo tient bien 18hrs mais pas celui du jeune crado dont les écouteurs crachent du Nickelback tellement fort que ça fait vibrer mes plombages. Et puis y'a la pitoune qui pète discrètement en croyant que personne va s'en rendre compte; le monsieur qui sent le vinaigre et qui est tellement gros qu’il a des fesses à la place de la nuque; les ados qui écrivent au Sharpie sur les sièges parce qu'ils se prennent pour des rebelles mais qui font dans leur froc dès qu'on leur fait remarquer qu'ils feraient mieux de se distinguer autrement qu'en abîmant le bien public; les enfants qui s'endorment dans des poussettes dont personne n'a pu prévoir qu'elles prendraient un jour les transports en commun (il parait que ça va être une nouvelle discipline olympique à Vancouver: la poussette dans le métro).

Eh oui, grâce à vos bus constamment en retard, nous avons droit tous les jours à un beau tableau de la diversité humaine. Une sorte de radeau de la méduse des petites gens qui s'en vont travailler.

Vraiment, je vous remercie la STM, sans vous cette ville serait un paradis et il y aurait bien trop de monde qui viendrait en profiter, ce serait insupportable.

vendredi 18 septembre 2009

Coucou, me revoilou

À mes fidèles lecteurs (oui, les trois au fond, là) qui envoient des courriels d’insultes à l’administrateur du BFS dès qu’il manque un délire : j’ai une bonne excuse! Si y’a pas de délire c’est que je travaille trop ou que j’avance pas sur ma thèse de doctorat (et ces temps-ci j’ai vachement pas avancé) ou que je suis au parc-musée-biodôme-fête-piscine-en train de regarder Kung Fu Panda (choisissez une activité au choix) avec mon fils. Si vous trouvez frustrant de ne pas avoir de délire à lire, pensez comment c’est sympa pour moi l’ambiance des soupers de famille quand j’ai pas eu le temps d’en écrire un (note de l'administrateur : au BFS, on fait dans le népotisme familial).

Mais bon, pour mettre un terme à un suspense apparemment insoutenable, voici enfin, tant attendu, réclamé à corps et à cris, l’Acte III du périple chez les Ostrogoths. J’ai nommé : l’arrivée. Oui, je sais c’est un brin laconique. J’aurai pu me fouler un peu plus. Mais après 36hrs sans sommeil et trop de temps passé dans l’intimité de ses semblables, on va à l’essentiel.

Donc, éventuellement, je suis arrivée en France. Pas à Roissy. Merveilleux aérogare qui rappelle tant les descriptions Hugotiennes de la cour des miracles. Je suis passée d’abord par un sas de décompression : l’aéroport de Lyon- Saint Éxupéry. L’arnaque totale, j’y ai pas vu une trace de l’Aviateur. Pas un mouton. Même pas un petit Prince. Triste. Par contre y’avait des avions.

Quelques heures après avoir récupéré nos bagages, nous avons pris le TGV, direction la capitale. J’avais l’habitude des suppositoires oranges, maintenant ils sont gris métallisés. Peut être que l’orange effrayait les vaches. Eh lô lô! Je parlais des animaux, pas des Français eux-mêmes. Loin de moi cette idée. Mais il faut avouer qu’une fois arrivé à la gare de Lyon, le choc culturel avec les autochtones fait grincer des dents.

Voilà d’ailleurs une énigme : je prends le train à Lyon direction Paris et je me retrouve à la gare de... Lyon. Allez expliquer ça à un enfant de 6 ans!

- Maman, c’est où ici?
- C’est la gare de Lyon.
- Mais tu m’avais dit qu’on allait à Paris pour voir la tour Eiffel!
- Mais on est à Paris! Mais c’est la gare de Lyon.
- Et quand on est parti tout l’heure, on était où?
- À la gare aussi, à Lyon.
- Maman, on dite pas la gare « à « Lyon, on dite la gare « de » Lyon
- Chéri on dit pas « on dite »

Vous savez combien ça va me couter en séances de psy et d’orthophoniste ce petit dialogue?

Donc nous voici à la gare mais on ne pouvait pas rejoindre le métro. Foule compacte dès la sortie du quai, impossible de bouger. «Diantre. Mais que se passe-t’il?» me dis-je en mon fort intérieur, alors qu’à voix haute je commençais à râler ferme. Soudainement : BOUM! La grosse explosion. En parisienne aguerrie (j’y ai vécu un an il y a dix ans, vous pensez si j’ai de beaux restes) j’ai compris qu’un Prix Nobel du dimanche avait encore laissé trainé sa valise et que, principe de précaution oblige et, plan vigipirate à l’appui, en cas de doute, on dynamite!

J’ai vu mon lot d’explosage de valises oubliées et à chaque fois je joue du coude pour arriver au plus près, histoire de voir les bobettes et les chaussettes jaillir dans la fumée dans une sorte de vol plané digne des meilleurs happenings post-modernes. Cette fois-ci j’étais plus occupée à rassurer et protéger ma progéniture. Mon pauvre petit lapin habitué à la calmitude Montréalaise s’était réfugié dans mes jupes et je craignais la réaction de certains autour de nous. Dans ces cas là, y’en a toujours qui se mette à paniquer.

J’ai failli décrocher une droite à une nouille hystérique qui s’est dit que c’était un bon moment et un bon endroit pour se retourner subitement et se mettre à courir sans regarder. Elle était juste devant mon fils et elle pas eu le temps de faire un deuxième pas vers lui. J’y ai collé mon coude dans l’estomac et ma valise sur les pieds. Ça l’a calmée d’un coup. « C’était AVANT qu’il fallait courir, pas quand c’est fini! » lui ai-je dit avec mon air de maton de prison et mon ton de cerbère, celui qui fait cailler le lait et plisser les bas des vieilles.

C’est la mère louve qui sommeille en moi : je supporte pas trop bien qu’on s’approche de ma descendance. Dans ces cas là, mon côté pondéré et raisonné fout le camp et je fais plus que dans le gros et le demi-gros. Je canarde à tout va, histoire de tuer dans l’œuf les velléités d’énervement de certains abrutis, tous ceux qui me facilitent le transit intestinal parce qu’ils sont pas capables d’interagir avec des enfants. Je Prozac les excités du vélo qui pensent que les trottoirs sont des pistes cyclables. Je Valium les pitounes qui râlent sur St Denis parce que y’a trop d’enfants et de poussettes le dimanche après-midi.

Donc, la foule se dissipe et on réussit à rentrer dans le métro. Et c’est là que je regrette de vivre à Montréal. Parce que, pardon, mais entre la ligne orange et la ligne 7 Villejuif-la Courneuve, la comparaison n’est même pas à faire. Pour ceux d’entre vous qui n’y sont pas allés depuis longtemps (ou même jamais), je vous rappelle que le métro parisien est efficace, rapide et surtout silencieux. On peut discuter avec ses voisins de banquette sans gueuler comme si on était dans un club à côté du système de son. Y’en a même qui téléphonent. Eh oui, on peut utiliser son cellulaire dans le métro! D’ailleurs la semaine prochaine mon délire sera un hommage à la STM, si, si. Vous verrez….

Sans rancunes

jeudi 27 août 2009

On a retrouvé l’Arche de Noé sur Saint Denis

En ce moment j'ai envie de faire la cuisine comme de me pendre. Je finis donc par passer le plus clair de mes lunchs à Wok and Roll sur Saint Denis, entre Rachel et Marie-Anne. Avec mon fils, c'est notre cantine préférée. Déjà les plats sont bons et pas chers mais en plus c’est diner-spectacle. Pour mon ninja (oui l'époque Spiderman est officiellement révolue, il est dans les Tortues Ninja maintenant.... misère) c'est plutôt l'aquarium géant avec les poissons qui lui font la soirée. Pour moi c'est les gens dans la salle. Entre conversations navrantes et attitudes faussement désinvoltes, y'a de quoi faire.

Y'a les pitounes maquillées comme des voitures volées qui passent plus de temps à texter sur leur cellulaire rose plutôt que se parler. Les touristes parisiens qui se croient obligés de commenter sur l'accent des gens assis juste à côté. Le mec tout seul qui fume clope sur clope à la terrasse en regardant tout le monde par en dessous. La famille de roux sortie toute droit d'un film de Jeunet. Le « prof » qui parle plus fort que tout le monde et aligne des poncifs usés comme les genoux des pantalons de mon fils. Une sorte d'arche de Noé des losers.

Oh! mais je m'inclus dedans. Moi je pleure à chaque fois que je mange leur soupe de boeuf saignant. Pas parce que ça me rappelle des souvenirs d'enfance mais parce que je mets toujours trop de Sriracha (c'est la bouteille rouge avec le piment Thai). Mon fils a pris l'habitude, il me tend une serviette en papier pour que je me mouche le nez et il continue sa conversation la bouche pleine.

Je tiens cette manie de mon père (oui, je sais, ça faisait longtemps!). Il a toujours une canisse de pâte de piments faite maison dans le frigo est il la sort à TOUS les repas. Il tartine tout avec ce truc. Comme il en met toujours trop, il se lève en plein milieu du repas et va se moucher et sécher ses larmes dans un coin.

Pour en revenir à la faune du resto, hier soir on a eu droit à une brochette de gagnants: L'un faussement Hidalgo, vraiment né à Hochelaga. Le cheveu gominé, plaqué, mais surtout très clairsemé. L'autre, son copain, qui semble tout droit sorti d'un film de zombie (encore un que sa mère a dû laisser tomber quand il était petit). La serveuse dépose les plats sur leur table et le plus moche lui demande d'un ton péremptoire: "Y nous faut des bâtons!" Elle me tournait le dos mais je pouvais juste imaginer son air surpris. "Des quoi?" Et le voilà qui fait le geste pour expliquer : index et annulaire en ciseaux, il mime les "bâtons". Son collègue lui vient en aide en énonçant haut et fort: "des sticks"! Il voulait des baguettes.... l’handicapé des synonymes ! Ça doit être le frère de notre handicapée du solfège.

J'ai arrêté de mâchouiller mes nouilles pour écouter leur conversation dont je vous relate un extrait verbatim :

- Demain j'suis occupé. Je sors avec ma copine.
- Ah ouais? T’as une copine ? C’est qui ?
- Euh, c'est Lisa.
- Ben... je croyais qu'elle sort avec Steve?
- Euh, ouais.
- J'aime pas trop ce Steve.
- Moi non plus. C'est un criss d'épais. La prochaine fois que j'le vois, j'lui casse la gueule. Tu vois, si j'le vois comme ça dans la rue, je traverse et j'lui casse la gueule.
- Ah, tu le connais?
- Non.

J'ai continué à manger mes nouilles.

Sans rancune….

vendredi 14 août 2009

Acte II - Dans la boîte à sardines

Richard Branson en a rêvé, Air transat n'a même pas essayé de le faire ou comment rendre les voyages transatlantiques parfaitement nauséabonds.....

J'ai gagné, je suis la dernière embarquée. Ah ! Un monsieur bien propre sur lui, assis juste là où je comptais poser mes fesses. Hmmmm.. Je sors ma carte, vérifie que j'ai bien regardé le numéro du siège et pas celui du vol (quoi? comme si ça vous était jamais arrivé...). Il me tend sa carte d’embarquement et il est marqué 4H, comme sur la mienne. On est mal barrés. L'espace d'une seconde, je me suis dit que finalement c'est bien sur les genoux du pilote que j'allais finir ce voyage. On reprend tous en coeur: Toute ma vie j'ai rêvé...... lalala

Pendant que l'hôtesse de bord court partout pour trouver une solution j'ai le temps de réfléchir à la probabilité que ce genre de choses arrive. Ils doivent avoir des logiciels relativement sophistiqués qui font que, au fur et à mesure des enregistrements, les sièges distribués deviennent indisponibles. Mais si deux agents d'enregistrement tapent simultanément (et là je veux dire à la nano-seconde près) un même siège... Paf ! On se retrouve comme une idiote debout dans un avion bondé où absolument tout le monde est assis et vous regarde avec un brin d’agacement.

Bref, la brave dame trouve une solution et me propose deux sièges au fond. Genre les deux derniers sièges. Vous savez ceux juste à coté des toilettes et de la cuisine.... Royale, je cède la place au monsieur qui prend un air sombre en se dirigeant vers l'arrière. Oui, je sais, c'était pas facile à voir de dos mais c'était évident qu'il avait l'air sombre. En tout cas, j'étais assez content de moi car entre un siège couloir au 4H et les sièges du fond avec les bagages et le charbon... Le choix est vite fait.

Aussitôt que j'ai posé mon séant, j'ai regretté de ne pas avoir pris les sièges classe "esclaves dans la soute". À côté de moi, un bûcheron, ou en tout cas un qui se donne l’air de. Il porte un pull irlandais, le genre véritable pull irlandais, pas une copie Wal-Mart. Non, le truc qui te fait automatiquement prendre trois tailles en épaisseur.... Qui porte un truc pareil quand il sait qu'il va se retrouver coincé pendant 7hrs dans une boite de sardines à 10 0000 pieds au-dessus du niveau de la mer? On n'avait même pas décollé qu'une feinte odeur de transpiration se dégageait du bûcheron et les trois mots que j'ai échangés avec lui ont confirmé ma première impression : oh la vache!

Les roues de l'avion ont à peine quitté le sol que le bûcheron, qui est accompagné de sa bûcheronne, se sent obligé de faire les sous-titres à voix haute. Pas du film. Il commente bien fort la carte en temps réel qui indique l'heure locale, la vitesse et dans combien de temps le calvaire va finir, le tout avec des grands gestes à dix centimètres de mon nez, car, en plus de lui expliquer (quoi, je sais pas, y'a franchement pas grand chose à dire sur le petit avion qui se déplace en clignotant) il faut montrer du doigt! Une autre chanson (?) me passe alors par la tête: Plus près de toi mon Dieu, plus près de toi....

Il faut bien sûr qu'il aille aux toilettes en plein moment du film où ça devient intéressant mais au moins j'ai quelques minutes de paix : depuis le départ je prenais de grands coups de coude ou de cuisse. Le béotien revient et je finis par trouver une position qui met un peu de distance entre lui et moi, au prix d’un futur mal de dos. Il s'endort. Et là, je jure que c'est vrai, en moins de cinq minutes, il ronfle tellement fort que je n'arrive plus à entendre le film que j'avais pourtant mis à fond les ballons. Il faut inclure là dedans le vacarme habituel d'un avion et le fait que j'ai des écouteurs réducteurs de son...


L'hôtesse repasse, je l'attrape par la manche et lui demande si c'est casher de légèrement balancer un coup de coude au mec. Voulant éviter un pugilat en plein air, elle m'installe en première. Mettons-nous d'accord, le mot "première classe" pour Air Transat est une hallucination de leur équipe marketing. Mais au moins j'étais loin de l'abruti sonore.

Quand on s'est retrouvé en ligne pour le contrôle de passeport, le bûcheron irlandais s'est tourné vers sa femme et a déclaré sans vergogne : "La nuit a été courte !" Là c'est pas une chanson qui m'est passée par la tête, plutôt une ligne des Tontons flingueurs: "Les cons ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît."

Roulement de tambours :
la semaine prochaine, Acte III. Où nous nous questionnerons sur la force de la pensée positive, la vélocité du moineau, les carottes râpées et pourquoi l'intelligence vient de la mère (non, pas de la mer).

Ah oui ! j'allais oublier. Comme j'ai une aisance toute particulière avec les mots, une habileté indéniable à trouver du poétique dans le trivial, enfin un certain "je ne sais quoi" comme disent les Anglais, on m'a demandé de faire une revue de livre car il semblerait que ceux qui font ça depuis plusieurs semaines se soient faits recruter par le New York Times. Alors voilà: Je vous conseille Dreams from my Father de Barack Obama: "C'est très bien."

Sans rancune......

Périple avec des Ostrogoths (ou des Wisigoths, vous savez moi les accents…)

Je rentre de Paris où j’ai passé trois jours. Ben quoi? c’est sympa comme destination de fin de semaine, on n’y pense jamais.

Quelque part, ça faisait tellement longtemps que je n’étais pas allée en France, j'avais l'impression que j’allais me retrouver à la cour de Kaamelott mais en moins drôle. Et j’y allais vraiment à reculons…. je déteste prendre l'avion. Après avoir loggué 100.000 miles par an j'ai pris ma retraite anticipée des aéroports bondés, des plateaux repas débordant de salmonelle, des valises perdues, des correspondances loupées et autres joyeusetés inhérentes aux voyagements aériens.

Ça n’a pas toujours été le cas. Il y a dix ans je faisais plus de voyages qu’une hôtesse de l’air. Quand je m’en suis rendue compte, j’ai eu la chanson de Dutronc coincée dans la tête pendant des semaines. À chaque fois que j’arrivais à un aéroport je commençais à siffloter « toute ma vie j’ai rêvé d’être une hôtesse de l’air, toute ma vie j’ai rêvé d’avoir les fesses en l’air ».

En fait, c’est pas vraiment vrai : j'adore prendre l'avion mais c'est juste le principe qui me plait, la mise en oeuvre est toujours à vomir. Un peu comme la religion, le principe est formidable mais la mise en oeuvre laisse sérieusement à désirer. Après tout il n'est marqué nulle part dans la Bible que les petits garçons sont une exception au célibat des prêtres. C'est marqué nulle part dans le Coran que les femmes doivent pas porter de pantalons, et y'a pas de mention dans le talmud que le tofu c’est pas casher. L’opérationnalisation des plus belles idées laisse toujours à désirer. Y’a qu’à voir la démocratie, le recyclage ou encore l’école primaire dans notre merveilleuse province.

En tout cas, si les voyages forment la jeunesse, ils fatiguent les vieux. Pendant que je récupère du décalage horaire, il est hors de question que je fasse la cuisine. Je me suis donc dit (oui, j’aime bien me parler à moi même, souvent à voix haute et parfois dans la rue, normal) que je devais vous narrer deux trois détails intéressants de mon dernier périple. Ça mettra dans l’ambiance les inconscients qui partent en août et ça rappellera des souvenirs aux malheureux qui rentrent.

Donc, la semaine dernière, j’arrive à l'aéroport Dorval (ou Trudeau, personne n’est réellement certain). Dans l’espoir de ne pas être coincée dans le siège du milieu, je fais un peu de charme au gamin qui enregistre mon sac et me voila propulsée à un siège au 4ème rang. Si mon décolleté avait été un peu plus profond, j'aurais atterri sur les genoux du pilote. Ah! Ah! pilote, atterri, hmmmm, j'me fais rire toute seule.

Je m’installe dans la salle d’embarquement après avoir passé le contrôle de sécurité et leurs nouveaux TOC : les flacons dans un sac en plastique. Quand j’étais jeune, c’était ma grand-mère qui faisait ça. Je trouve tellement touchant que les douanes aient rien d’autre à glander dans la vie que de se préoccuper que nos tubes de crèmes et de dentifrice aillent pas tâcher nos sacs. Vraiment trop cute ! et après ils nous disent que c’est pour des raisons de sécurité. C'est sûr, ça doit être ça la dernière catastrophe aérienne : une vieille qu’avait pas mis sa préparation H dans un sac en plastique.

Bref, j’ai toujours adoré les rituels des voyageurs aériens. Une pièce de Feydau en 3 actes :

Acte 1 : la salle d’embarquement. Au moment même où un(e) employé(e) arrive et commence à pitonner derrière son petit comptoir, tac, y’en a dix qui se lèvent et viennent se planter sous son nez. Et puis ils le (la) regardent fixement pendant 30 minutes. Pendant ce laps de temps, y’en a d’autres qui se mettent debout et vont plus ou moins se mettre derrière. À chaque fois, je me demande ce qu’ils font, au lieu de rester tranquillement au bar à siroter un double bloody-mary (moi il me faut ça pour supporter un vol transatlantique), acheter un magazine au point presse (ben pour une fois qu’ils liraient autre chose que le journal de Montréal !) ou encore profiter des derniers instants où on peut encore se mettre debout et marcher.

J’ai toujours eu envie d’aller leur demander :
« Qu’est-ce que vous faites là alors que vous savez pertinemment que c’est pas premier arrivé-premier servi, qu’ils embarquent les familles et les éclopés de la vie en premier et, qu’après, ça commence par les sièges du fond ? Hein ? Hein ? Hein ?». Parce que les anxieux du premier rang, ils n’ont pas d’enfants, pas de fauteuil roulant et ils sont généralement assis au 6D. Si j’avais eu la mauvaise idée de me faire engager par Air Transat, je pense que j’aurais été virée au bout de 3 jours car, au premier zozo qui m’aurait fait le coup de se lever et venir regarder ce que je fais, je lui aurais demandé fermement d’aller garer ses miches ailleurs s'il veut pas que je lui arrange une fouille au corps par un collègue qui préfèrera ça plutôt que mettre des tubes de fond de teint dans des petit Ziplocs.

Bon y’a le sushi volant qui frappe à la porte, je vous l’ai dit, je fais pas la cuisine tant que mon corps est pas synchro avec l’heure locale. Ça risque de durer jusqu'au changement d’heure….

La semaine prochaine : Acte 2 - Le voyage. Où vous rencontrerez un bûcheron, des erreurs informatiques, un grave problème d’apnée et un équipage désespérément à la recherche de solutions. À suivre….

Les gnocchis à l'insupportable

La dernière fois, je vous parlais de l'handicapée du solfège qui sévit au dessus de chez ma soeur. Quand elle commence à faire de la musique, elle fait retomber nos soufflés et cailler le lait. Jusque là, elle ne jouait que du piano mais, depuis quelques jours, elle prend des cours de clarinette. Pourquoi vouloir jouer mal de la clarinette quand on joue déjà mal du piano ? C'est étonnant comme le berceau génétique de Félix Leclerc, Céline Dion (ah ben, on a beau pas aimer, il faut reconnaître qu'elle sait pousser sa note, elle) et Luc Plamondon peut engendrer une telle dégénérescence musicale. D'ailleurs, il parait que Van Gogh ne s'est pas du tout coupé l'oreille par amour mais plutôt parce que son voisin jouait du violon. Je veux bien le croire.

Le pire, c'était le 24 juin car apparemment elle a des copains comme elle : tous "musiciens". Ils étaient au balcon, ces nazes, à jouer ce qui semblait être des standards brésiliens. Tout à fait d'occasion pour la St Jean-Baptiste. Soit dit en passant, je trouve étonnant qu'au Québec on ait choisi comme emblème de fête nationale un mec qui était encore plus allumé (littéralement) que Jésus ! C'est très fort. Bref, je tiens à présenter nos plus plates excuses à la communauté brésilienne, on n'a rien à voir avec tout ça.

Pour me calmer, je me suis dit qu'on allait faire des gnocchis. Ça cale bien comme repas. Ça endort un tantinet.... J'ai fait un kilo 1/2 de purée (au lait de soja tout de même) dans laquelle j'ai mis une tête d'ail bien pilée, écrasée. J'ai rajouté une tasse de farine de riz brun, une de farine de riz blanc et 1/2 de tapioca. Une toute petite cuillère de gomme de xantham, sel poivre.. Une fois que la pâte devient consistante, on fait des long boudins minces et on coupe les gnocchis avec un ciseau. Au fur et à mesure on les jette dans une grande casserole d'eau bouillante. Quand ils remontent à la surface, ils sont cuits. On rajoute une bonne sauce tomate et du parmesan.... Miam ! Simple, de bon goût, tout pour plaire. J'ai éclusé une bouteille de blanc avec ça et j'avais moins envie d'aller étrangler l'idiote du dessus.

En passant, je sais pas pourquoi je me fatigue à partager mes recettes, y'en a pas un qui les essaye. Franchement c'est vexant. Il paraîtrait même que certains lisent mes délires uniquement parce que ça les fait rire. Je vois pas comment. Je suis pas drôle. C'est bien connu que les comiques s'échignent à faire rire pour combler un mal être profond, compenser un manque d'amour qui vient de l'enfance. Moi non, j'en ai rien à faire qu'on m'aime, mes parents s'en sont chargés quand j'étais jeune. Du coup, j'ai rien à compenser! Je leur reproche souvent d'ailleurs. J'aurai pu avoir une grande carrière.... tant pis.

En attendant, levez vos fesses de devant l'écran et allez faire à manger.

mercredi 17 juin 2009

La mousse au chocolat de Michel Oliver

:p

La mousse au chocolat de Michel

Tout d'abord, je tiens à m'excuser platement auprès des lecteurs qui attendent chaque semaine mes recettes avec impatience afin de ne pas faire la cuisine.

Mais, voyez-vous, mon père était parti en voyage. Ce que je trouve toujours perturbant. Quand il n'est pas là, j'ai plus personne pour pas m'écouter quand j'ai rien à dire. Ça bloque l'inspiration. Et puis ma mère en profite généralement pour essayer des trucs bizarres qu'il veut pas faire avec elle comme la salsa irlandaise ou le saut à l'élastique nue (il paraît que tout ce qui subit la gravité des années remonte d'un coup). Ça me flanque des palpitations.

En fait, il était parti se faire greffer une nouvelle prostate. Il semble que la prostate d'un jeune indien de 11 ans permet d'éviter les problèmes d'andropause (communément appelé "blues des abdominaux à la bière"). Tant qu'il y était, il a subi une chirurgie encore à l'essai : il s'est fait enlever les poignées d'amour (qui, avec l'âge, commençaient plus à ressembler à des chambres à air de pneu Goodyear) et les a faites greffer sur les bras et les épaules, histoire d'être plus taillé en V qu'en B. On vous tient au courant des résultats. Pour l'instant, il est encore un peu gonflé et tout bleu. Ça fait un peu Schtroumpf sous stéroïdes.

Pour en revenir au chocolat, lorsque j'étais adolescente, ma mère me demandait régulièrement de faire cette mousse comme dessert pour ses soupers chez nous. J'utilisais une grosse soupière en faïence et je mettais la produit final au frigo en faisant promettre à ma mère de m'en garder pour le lendemain. Hum ! Inutile de dire que je n'en ai jamais mangé... Au fil des années, j'ai joué avec les ingrédients et j'ai des fois songé à y incorporer un laxatif pour leur apprendre à pas m'en laisser.

J'ai pris la recette de Michel Oliver. Toujours eu un faible pour lui. On a l'impression qu'on le connaît. Il ressemble au voisin d'à côté. Plus abordable que la callipyge Nigella ou la rock-star Jamie. Quand j'étais petite, je lisais son livre de recettes en rêvant de frisée aux châtaignes, de turbotin (aucune idée de ce que c'est), de purée de potiron au céleri et autre boeuf braisé. C'est à cet âge que j'ai appris que le veau élevé sous la mer était en fait élevé sous la "mère". J'avais l'impression que c'était un veau du Mont St Michel. Ils arrivaient pas à enlever les animaux à temps vu comment la marée monte vite alors ils étaient effectivement élevés sous la mer. Pourquoi on faisait payer plus cher des veaux noyés me dépassait complétement.

Ce qui me faisait le plus envie c'était son "régime" whisky-chocolat : quand il rentrait du travail, il s'asseyait devant la télé avec une tablette de chocolat noir et une bouteille de whisky et avec chaque carré de chocolat il prenait une gorgée de whisky. Sa description me faisait envie jusqu'au jour où j'ai bu mon premier whisky et j'ai bien pensé avoir besoin d'une greffe de l'œsophage. Y'a pas plus immonde que le whisky. Si ! la Suze. Oh, la vache! ça sent le désinfectant pour maison de vieux.

Seul hic : j'ai rien noté des changements effectués au cours des ans. Quand je l'ai refaite récemment, elle ne ressemblait en rien à mon souvenir.... Ça avait peut être à voir avec l'endroit et le moment que j'ai choisis pour la faire. Il parait que quand on est stressé notre cuisine en souffre... Et là, j'étais stressée. J'étais chez ma sœur en train de casser les œufs lorsque sa voisine du dessus s'est mise à "faire de la musique". Elle joue du piano sans avoir la moindre idée de concepts tels que l'harmonie, la mélodie ou même la différence entre une noire et une blanche. Et elle tape du pied pour s'accompagner, hors rythme. La preuve vivante que le sens de la musique n'est pas une question d'envie, de volonté ou même de travail. Une étude est sortie récemment essayant de prouver que le talent musical n'est rien d'autre que de la persistance et de la discipline. Si c'était vrai, l'handicapée du solfège ce serait Céline Dion.

Bref, assurez vous d'être zen, essayez la recette, jouez avec les ingrédients et faites moi savoir quelles améliorations vous effectuez. Je sens que je vais pas être inondée de messages. Il parait que mes délires font rigoler dans les chaumières mais il semblerait que les recettes passent à la trappe. Navrant. Quand je pense au mal que j'me donne.

Dans une petite casserole, sur feu moyen, mettre 5cl d'eau avec 10cl de sucre. Attendre l'ébullition, laisser une minute puis enlevez du feu. Séparer blanc et jaune de 8 œufs. Mettre les blancs dans un grand saladier. Faire fondre 300gr de chocolat au bain-marie (prenez du très noir sans sucre ajouté, j'utilise souvent du chocolat pour diabétiques). Quand il fond, rajouter le sirop de sucre et bien mélanger. Dès que le tout est bien homogène, enlever du feu et ajouter les jaunes un par un. Incorporer 150gr de beurre. Monter les blancs en neige et mélanger avec le chocolat (pour cette technique voyez ma recette du gâteau au chocolat). Mettre le tout dans un plat à servir, frigo au moins 5hrs. Facile hein?

Bien sûr, Oliver conseillait d'ajouter 2 cuillères de whisky... à vous de voir.

samedi 30 mai 2009

Tofu et Compagnie

En cherchant un livre de cuisine hier soir, j'ai découvert que je possède deux exemplaires d'un ouvrage de référence incontournable : Le dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien-nantis (Pierre Desproges). De vraies perles de sagesse là-dedans. Je vous le conseille. Je me suis dit d'ailleurs que j'allais commencer mon propre dictionnaire.

Première entrée-
STM: Acronyme exclamatif utilisé à la place de "Sacrament d'Tabernac d'Métro" Employé principalement à Montréal le matin et le soir aux heures de pointe par des milliers d'innocents qui pensent pouvoir compter sur les transports en commun pour se déplacer.

Après avoir perdu une bonne heure à rigoler en lisant le dictionnaire de Desproges, j'ai finalement trouvé le maudit livre de recettes, acheté l'année dernière et soigneusement ignoré depuis. Rien que le titre me donne envie de me faire une poutine: "Tofu et compagnie." C'est débile comme titre. On sait tous que quand y'a du tofu, y'a pas de compagnie.

J'aime pas le tofu mais là, plus le choix, ordre du docteur. Il m'a fortement conseillé de laisser tomber la viande pour privilégier soupes de légumes et bouillons. En été ? l'enfoiré !

Il parait que c'est la rate. Quand il m'a annoncé ça, je lui ai demandé si elle se dilate, il m'a regardé le regard aussi vide que celui d'un hamster. Encore un qui s'est fait retirer le sens de l'humour au laser en même temps que sa cataracte. Il a aussi insisté sur les légumes racines alors je me suis mise au tofu.

Deuxième entrée:
Tofu: (n.m.) Bloc de protéines rappelant vaguement la polystyrène expansé. On le trouve en versions molle, ferme ou extra-ferme. Assez étonnamment, aucune de ces versions n'est meilleure que l'autre, on se demande vraiment pourquoi ils se fatiguent. Le tofu est prétendument fait à base de soja alors que tout le monde sait que ces enfoirés chez Monsanto ont tellement bidouillé le maïs transgénique que c'est devenu du tofu qui pousse tout prêt, comme ça, en petits blocs moches.

J'ai cherché ce livre de recettes un moment car la dernière fois que je l'avais vu il était rangé entre les œuvres complètes de Woody Allen (ma mère me lisait ça quand j'étais jeune, ce qui expliquerait certaines choses, je suppose) et le Livre Tibétain de la Vie et de la Mort, un très gros pavé qui résume toute la philosophie bouddhiste. Enfin, si on considère 553 pages comme un résumé. Si vous l'avez pas lu, c'est pas grave, je vais vous faire ça vite fait : quand tout va bien, souriez béatement et faites vous nourrir par le voisin. Quand ça chie, empruntez le zippo du même voisin et immolez-vous par le feu. Tout comme le chirurgien s'habille en vert pour que les taches de sang soient moins effrayantes, le moine bouddhiste se vêt d'orange pour faire ton sur ton avec les flammes.

Bref, j'en étais à vous narrer mes premières tentatives avec le tofu. J'ai pas vraiment une recette spécifique à vous transmettre car, après une dizaine d'essais, je n'ai pu que confirmer que c'est vraiment pas intéressant. Seuls conseils : coupez le très très fin, genre papier à cigarettes, faites le mariner longtemps, cuisez le à peine à feu très fort. Et puis sortez au restaurant.....

NB: Je tiens à m'excuser auprès des membres de ma famille que je n'ai pas écorchés cette semaine. Rassurez-vous, je mettrai les bouchées doubles la prochaine fois.

dimanche 17 mai 2009

Mon fils m'a tuer

Non, y'a pas de fautes dans le titre, je sais encore accorder mon participe passé. Certains auront compris la référence, pour les autres voyez l'affaire Omar Raddad. Non pas Omar Khadr ni Amir Khadir. Aïe!

J'ai passé plusieurs rubriques à exorciser les démons du passé et prouver à tous que mon frère, ma soeur et moi sommes des modèles de résilience avec tout ce que nos parents nous ont fait vivre. Notamment cette manie de nous nourrir, nous éduquer et tenter de nous inculquer des règles de savoir-vivre qui font que maintenant on est trois petits cochons en santé, capable de se lever le matin pour aller travailler sans éprouver l'envie irrésistible de rincer nos chaussettes dans une fontaine publique nus comme des vers et défoncés au Sharpie.

Ma soeur et moi avons poussé le sens de l'adaptation jusqu'à nous reproduire et nous sommes rentrées dans le club des "momans", surtout ma soeur. Quel que soit le jour de la semaine ou l'heure de la journée, elle est toujours en train de discuter avec une copine (mama), d'aller a une réunion de copines (mama) ou de faire des bouillies (mama), chercher les meilleures couches bio sur internet, ou encore d'échanger des trucs d'éco-anxieuse avec sa copine Marika l'Allumée. Yuk! J'ai appris à rester loin des odeurs de vomis, cacas et autre rots parfumés à la purée de carottes. Ma période no-sex-in-the-city est passée et ça ne me dit rien de la revivre par procuration. Et puis j'aime pas les enfants des autres. Ils sont souvent vilains, mal élevés et toujours en train de chouiner. Le mien il est beau, mange ses glaces sans mettre une seule goutte sur son t-shirt, dit bonjour et merci (quand je le lui rappelle) et il fait la cuisine avec sa maman. Mais de temps en temps, il me tue. C'est que les enfants, c'est très fort pour traumatiser leurs parents... Je ne parle pas des disparitions de 30 secondes dans un magasin où notre coeur s'arrête de battre pour ce qui semble être une éternité. Ni même des vols planés au dessus du vélo qui nous figent sur place à se demander si c'est le bras ou les dents qui ont cédé sous le choc. Non, je parle des petites phrases assassines assénées sans prévenir.

Samedi après-midi de pluie, on se fait des muffins aux canneberges. La veille, j'ai mis à tremper des canneberges séchées dans du thé parfumé à la mangue et à la pêche, faut que ça reste toute la nuit au frigo. Je les draîne une heure avant de faire les muffins. On prépare le mélange à muffin. Ben oui, c'est du mélange en boite mais c'est sans gluten! C'est le problème des intolérances alimentaires, on peut vraiment pas manger n'importe quoi. Chez le médecin, ça me prend un sacré moment de remplir un dossier. Dans la rubrique "allergies" je commence toujours par écrire "ex-mari", les autres intolérances sont moins tragiques et j'ai toujours espoir d'un jour pouvoir m'en débarrasser. Au début, quand j'achetais de ce mélange à muffin (marque Glutino), c'était marqué "fait en Israel" maintenant c'est fait en Allemagne, l'ironie du sort...

On met les canneberges dans le mélange et on touille bien. Finalement, le plus dur c'est de mélanger le tout. Matt a des bras de petit garçon de 5 ans alors que je suis costaude. Je tiens ça de ma mère, elle a l'air de rien comme ça mais cette femme a la puissance de portage d'un déménageur du clan Panneton. Faut dire qu'elle a de la pratique. On a déménagé plus de 30 fois ces 39 dernières années. Papa croit qu'il est dans l'armée.

Pour en revenir aux muffins, l'étape suivante c'est de mettre la pâte dans les petits moules de couleurs. Matt travaille par couleurs. Parait que ça les rend meilleurs. Et puis on les met au four jusqu'à ce qu'ils soient dorés. Alors, vous me direz, pourquoi pas les faire au chocolat? Franchement, la canneberge.... Ben c'est bon pour plein de choses la canneberge. Le chocolat aussi, je sais. En y regardant bien, chaque aliment est bon pour quelque chose. En revanche, j'attends encore le légume qui rend moins con, j'en connais qui pourrait se le prendre en intraveineuse.

Le soir même, en mâchouillant pensivement son muffin, mon fils me regarde et me dit:
- Maman tu peux m'expliquer quelque chose?
- Oui mon chéri (prière silencieuse de la mère pour qu'on n'en soit pas déjà rendu aux questionnements sur la mort, le sexe ou "pourquoi le monsieur il est pauvre?")

- Je veux que tu m'expliques une chose que tu as faites qui était vraiment drôle.
- Ahhhhhh.....
Et là je me suis mise à réfléchir intensément. Pendant que ma vie défilait à l'envers devant mes yeux, ma descendance me regardait, le sourcil de plus en plus froncé. Il devait se demander pourquoi une réponse simple met autant de temps à être répondue. Les secondes s'égrènant, mon angoisse existentielle montait. Alors, mignon, il a précisé:

- Quelque chose de MARRANT que tu as faites...
-... on dit "fait" chéri (ça va me faire gagner du temps ça).
Tristement, je n'ai trouvé rien de mieux que de lui dire que la chose drôle à laquelle je pouvais penser c'est l'équipe d'aviron de mon université. Il a pris l'air consterné, alors je lui ai dit: "Euh, non en fait c'est quand on regarde Bolt tous les deux, çà c'est drôle." Il a secoué lentement la tête et, se servant d'une réplique du dit film (vous avez pas vu Bolt ? non ? mais louez le c'est trop dément), il a déclaré tranquillement: "Now I'm concerned on a number of levels". A-ssa-ssi-née!

mardi 28 avril 2009

Le plus fort c'est mon père

Maman en a marre que je me serve de ses recettes pour ces chroniques. Elle dit qu'elle n'est pas la seule responsable pour mes piètres talents culinaires. Je ne suis pas entièrement d'accord avec cette affirmation. Papa fait très bien la cuisine. Bon, il ne sait faire que deux recettes, mais elles sont délicieuses. C'est pas la quantité qui compte, franchement. Il est vrai qu'au bout d'un moment on peut avoir envie d'autre chose que du poulet aux 40 gousses d'ail et du tian aux légumes... mais c'est toujours mieux qu'un oeuf dur, non?

C'est pourtant pas l'inspiration qui devrait lui manquer vu le nombre de livres de cuisine qu'on lui offre à chaque Noel et anniversaires. Il a tout Jamie Oliver, Nigella, Martha, Josée, bref toutes les stars de la télé. En fait, c'est peut être parce qu'il voudrait faire de la télé plus que de la cuisine...

Ces derniers temps pourtant on a pas beaucoup mangé de poulet ni de tian. La faute au BBQ. Vous savez, cette grosse boite en acier qui ressemble vaguement à une voiture sans roues. Je suis toujours étonnée de la taille de ces engins. Paraît que c'est un truc d'hommes. Pourtant il est bien connu que c'est pas la taille qui compte... un adage qui ne tiendrai pas en matière de cuisine à l'extérieur. En tout cas, ça fait un moment que le BBQ est inopératif et pas à cause de l'hiver.

Ça a commencé à la fin de l'été dernier. Rétrospectivement (un bien grand mot pour dire qu'on a pas vu venir un truc qui pourtant était aussi subtil qu'une vache dans un couloir), je réalise qu'il se sert de la bonbonne vide comme excuse pour ne pas faire à manger. "Vous voulez du saumon au BBQ? Dommage, j'ai plus de gaz." "Un poulet au BBQ? Ah... la bonbonne est vide!" Éventuellement en laissant la bonbonne vide dehors pendant deux hivers elle a fini par avoir l'air d'avoir fait la guerre et il est impossible de la changer pour une remplie. Un comble pour un homme qui tentait de m'inculquer les bases de l'ordre et du rangement à 3 ans en me racontant des histoires de sa fabrication sur un petit papillon qui manquait brûler dans l'incendie du nid familial car il avait pas rangé ses ailes correctement avant d'aller se coucher. Inutile de vous dire je ne vais jamais voir les papillons au Jardin Botanique, ça me fait trop mal au coeur.

Au premier beaux jours de la semaine dernière, le BBQ semblait donc, contre toute attente, enfin rendue là où mon géniteur le voulait: hors service, mort, inutilisable, foutu, pourri, bon à jeter. J'appelle ça du sabotage incrémental: si ça l'emmerde, il ne s'en débarasse pas d'un coup, non non non, il laisse pourrir. C'est son M.O., sa signature toute personnelle qui finit par couter cher d'ailleurs. Vouz voulez d'autres exemples? Notre première ET dernière piscine: maison de vacances dans le Sud de la France pourvue d'une piscine neuve qui n'avait jamais le bon PH. Elle tournait verte au deuxième jour de l'été et on finissait par découvrir toute une faune et une flore aquatique introuvable dans la région. Assez étrangement, lorsque j'y ai passé un été seule, je me suis baignée tous les jours sans problèmes.... Autre maison, autre pays, et ... un spa: Jamais le bon PH non plus et jamais la bonne température. Le spa était inutilisable en moins d'un mois.

Je soupçonne que mon cher père se frottait les mains mentalement en se félicitant de son bon coup mais c'était sans compter sur la tenacité assortie d'une certaine paresse culinaire de ma mère et moi. On aime avoir du monde à diner et se débrouiller pour que quelqu'un d'autre cuisine. La fin de semaine dernière j'invite donc une copine, mes vieux en profitent pour inviter d'autres amis et nous voilà chez Métro (ah oui, j'oubliais, on boycotte le groupe Loblaws donc on va chez Métro. Vous devriez le faire aussi: http://stephaniebaron.blogspot.com/) à se regarder bêtement en demandant de concert: "qu'est-ce qu'on fait à manger?" En fait la question c'est surtout QUI va faire à manger. Je m'empresse de désigner le perdant de ce petit jeu: "Ben si on faisait du poulet au BBQ et un tian?" Et tac! Et que répond mon vieux? "Un poulet au BBQ? ah mais la bonbonne est vide!" "T'inquiètes, je m'en charge!" répond ma mère avec son air de "ça va faire de nous prendre pour des nouilles." Quelques heures plus tard, usant de son charme naturel à peine rehaussé par un lifting aux fils d'or, des pommettes en silicone, quelques injections de botox et des centaines de dollars de crèmes de beauté, elle réussit à échanger la vieille bonbonne de gaz pour une flambant neuve PLEINE. Eh eh eh.

Je me suis donc dit que le poulet et le tian, on les tenait! C'était sans compter sans la résilience du paternel. Il foutu le feu au maudit BBQ. Soi-disant sans faire exprès.... Il avait mis le poulet (avec ses 40 gousses d'ail) dans un plat en pyrex. Forcément, quand au bout de 30min de cuisson, il a arrosé la bête avec du bouillon (ben pour que ça soit pas mortellement sec..), le plat a explosé et le BBQ a pris feu. J'aurai pu lui dire qu'un plat en pyrex, il faut rien y mettre dedans quand la cuisson est commencé. Je sais de quoi je parle, j'en ai fait explosé un pas plus tard que le mois dernier.

En voyant la colonne de feu qui se dégageait du BBQ (ben si, avec l'arrivée de gaz ça a fait SWOOOOSH et c'est monté tout droit comme aurait fait un énorme jet d'eau) plusieurs choses me sont venues à l'esprit, dans l'ordre:

- Wow, trop cool! Heureusement que je me suis réveillée de ma sieste, j'ai failli louper ça!
- Comment il a fait pour foutre le feu?
- Il boit en cachette et il a laché la canette sur le BBQ!
- C'est le jour où on apprend que le vieux est alcoolique, misère...
- Est-ce que les flammes vont toucher la maison?
- Où est mon fils?
- Ah, devant la télé, faut qu'il voie ça...
- Est-ce qu'ils sont toujours assurés chez Desjardins?
- Tiens, j'ai oublié d'appeller l'assurance pour mon renouvellement...
- Ça prendrait combien de temps aux pompiers pour venir jusqu'ici?
- Les pompiers de Bromont sont surement pas aussi cutes que ceux de Paris...
- Merde, qu'est-ce qu'on va manger ce soir?
- Ah ben y'a toujours le tian...
Ce n'est que très tard que m'est enfin venue à l'esprit l'idée de chercher l'extincteur. On peut vraiment compter sur moi en cas d'urgence.

Le poulet a été miraculeusement sauvé des décombres du BBQ mais finalement on a tous capitulé. Lynda Lemay a raison: le plus fort c'est mon père. J'y demanderai plus jamais de faire du BBQ.

vendredi 24 avril 2009

Souper de filles: chili-caipirinha!

Comme vous l'avez vu dans ma dernière recette, j'ai une vision de la cuisine qui gagne à ne pas être connue: les temps de cuisson et les mesures c'est pour les frileux! Je suis allergique à ce que Daniel Pinard appelle les "stratégies d'obéissance." Mais pour tous ceux qui aime être trainé à l'aveuglette, je persisterai avec un repas vraiment complet cette fois.

Deux fois par mois, on largue nos mômes et nos chums et on mange des trucs super épicés pour justifier de se descendre de concert une bonne dose d'alcool fort. Vous me direz, un souper de filles on sait comment ça finit.... Les hommes pensent qu'on fait des batailles d'oreillers en sous-vêtements sexy et les femmes savent qu' immanquablement il y aura une comparaison de nos derniers régimes, de ce que font les enfants (oh! y est-y cute!) et, suivant les âges et situations familiales respectives, des échanges d'impression sur nos vies sexuelles (je suis la seule divorcée, donc la seule qui parlerait bien de sexe à nouveau, mais les autres ne savent plus ce que c'est alors je la mets en sourdine, hé hé hé).

Ce soir c'est chez moi. Hier, j'ai achète de la salsa, des chips au jalapeno, des chips de mais bleu, et le guacamole mortel de Valmont (sur Mont Royal). Tout le monde croit que je le fais moi même car ils reste des gros morceaux d'avocat dedans. Attention! La cachaça pour les caipirinhas, il faut s'y prendre à l'avance car ce n'est pas toutes les SAQ qui en ont. Si vous n'en trouvez pas, utilisez du rhum (brun par pitié, pas cette cochonnerie de Bacardi) et ça vous fera des Caipirissima. c'est pas grave, c'est bon aussi.

Le matin, je fais revenir de l'ail finement haché dans très peu d'huile d'olive et j'y balance à peu près 150g/personne de boeuf haché et à peu près 400gr de veau pour courronner le tout. Poivre, PAS de sel. Arrêtez avec le sel déjà!

Une fois que c'est presque bien cuit, je mets le tout dans la mijoteuse, rajoute des haricots rouges (au moins 2 boites) et une boite de tomates concassées (sans aucun additif, pas avec ces horreurs d'épices soi-disant italiennes). Je mets une tonne de chili, du cayenne et du tabasco et je laisse cuire au moins 6hrs. J'ai des amis qui font leur poudre de chili eux-mêmes, personnellement je me vois mal courir tout Montréal pour trouver des piments Ancho et du paprika Hongrois. J'en connais même qui colle de la Sriracha dedans (vous savez, ce chili thailandais dans la grosse bouteille avec le capuchon vert, qu'on trouve dans tous les restos asiatiques). Là, ça me pose un vrai problème. Géopolitiquement, ça n'a aucun sens de coller des épices thaï dans du chili con carne. Par pitié!

Au fur et à mesure de la journée, je vais ajuster les épices et il m'arrive de rajouter des tomates ou des haricots aussi. J'ai une "vision" de ce que doit être le chili: Suivant la quantité de viande il faut qu'il y ait une quantité "harmonieuse" de haricots et de tomates. Ça se fait donc différemment selon qu'on est plus haricots que viande!

Je fais du quinoa avec, plutôt que du riz, c'est plus léger et c'est croquant juste ce qu'il faut. Si vous savez pas ce qu'est le quinoa, filez dans une bonne épicerie ou un Rachel-Berry (si en plus vous savez pas ce qu'est un Rachel-Berry je tiens à préciser que ce n'est pas la soeur de Halle Berry mais une chaine de magasins d'aliments et produits naturels et y'en a même un au coin de Rachel et... Berri, eh oui!)

Comme dessert: ananas frais coupé et en cas de gros coup de blues d'une des filles, on fait une petite fondue au chocolat. Surtout, on ne néglige pas l'aspect revigorant d'un thé parfumé à la fin du repas (thé vert ou blanc à privilégier) ou alors vous faites des ti-ponches! Ça revigorera de même.

Maintenant les choses sérieuses: quand les filles arrivent, je leur apprend à faire une caipirinha. C'est plus sympa que faire le service pour tout le monde et, surtout, si tu donnes une caipirinha à une femme, tu la soûle un soir, si tu lui apprends à faire des caipirinhas, elle pourra se soûler tous les soirs. C'est ça aussi la libération de la femme.

Dans un "tumbler" je mets une lime coupée en 8 (la lime ne se coupe JAMAIS sans avoir été préalablement roulée avec le plat de la main sur sur une surface dure. Ça aide le jus à sortir. Éviter de les rouler sous les aisselles car on va mettre le fruit entier avec la peau....) que j'écrase avec un pilon spécial (vendue avec la bouteille de Cachaça sinon dans tous les bons magasins d'articles de cuisine) et une cuillère à soupe de sucre brun organique (oui, c'est très important qu'il soit organique! c'est plus meilleur pour la santé héhé). J'écrase jusqu'à ce soit plus écrasable, je mets des glaçons, je couvre de cachaça (2/3 pour 1/ de jus de lime) et je remue avec une petite cuillère. Tata!

Attention! La première cachaça se boit toute seule (tu penses, c'est du sucre) et il faut 15min après l'avoir fini pour que le coup de bambou tombe sur la nuque... mais c'est trop tard! on en est déjà à la 2ème et très vite on est déchiré comme un drap de pauvre.

Bon avec ça, elles finiront surement par parler de sexe....

Gâteau chocolat à l'espionne

450 grs de chocolat noir, ½ tasse (1 stick) de beurre et 5 oeufs.

C'est semaine de relâche et y'a rien de mieux que de manger du sucré hyper calorique devant des films.... Inspirée par la trilogie Bourne, je vais me faire un gâteau au chocolat. Et vu que je suis intolérante au gluten, c'est un bon challenge en soi.

Si vous voulez vous gâcher la vie à faire fondre votre chocolat et le beurre au bain marie, c'est votre problème. Je peux attester que faire fondre le beurre et le chocolat au micro-ondes ça marche très bien. Ça fait des années que je reluque un bain marie en cuivre et porcelaine de Williams Sonoma (parce que j'aime bien me la péter de temps en temps) mais on ne peux décemment pas justifier une dépense de 300$ pour faire fondre du chocolat deux fois par an. Si vous choisissez le micro-ondes il faut arrêter toutes les 30sec pour remuer le tout. Le miracle du chocolat qui passe de dur comme du bois à un mélange souple et crémeux rappelle quelque peut la scène entre Jason Bourne et Marie dans l'hôtel parisien mais bref, je divague......

Pendant que le chocolat refroidit, je beurre un moule à gâteau, j'y colle du papier cuisson que je beurre aussi. Ça fait un peu beaucoup de précaution mais c'est à vous de voir si vous voulez manger le gâteau directement dans le moule ou si vous voulez avoir la possibilité de le démouler et le servir sur un plat.

Volet 1- Bourne Identity.
On est échauffés, maintenant faut y aller: séparez les oeufs. Je sais pour beaucoup d'entre nous c'est une opération angoissante, presque plus compliquée que le scénario du premier film de la série.

Plusieurs possibilité s'offrent à vous. Vous pouvez casser chaque oeuf séparément histoire de ne pas contaminer tous les blancs avec un peu du jaune du dernier oeuf (le truc qui énerve). Ou alors utilisez un séparateur d'oeuf vendus chez tous les bons fournisseurs d'ustensiles de cuisines. Ou encore y aller franco et utiliser le creux de votre main pour recueillir chaque jaune. Ça marche mieux que passer le jaune d'une moitié de coquille à l'autre.

Une fois cette délicate opération terminée, vient une autre tâche énooorme...
Volet 2- Bourne Supremacy.
Monter les blancs en neige. Si vous avez un Kenwood (non, pas un copain américain qui s'appelle Ken), vous devriez vous en sortir. Si vous avez même pas un fouet c'est le temps d'aller au Dollarama le plus proche. L'approche McGiver ça marche pas en pâtisserie. Je suis capable de monter des blancs à la main donc tout le monde devrait pouvoir le faire. Faut juste qu'ils soient bien froids. Ne les montez pas trop serrés non plus, on fait pas de la meringue. Mettez vos blancs en neige de côté, puis battez les jaunes et ajoutez les au chocolat-beurre.

Volet 3-Bourne Ultimatum.
Enfin, vient le temps de la 3ème opération délicate: Assembler les blancs en neige avec le reste de la préparation. Là, c'est chacun pour soi. Personnellement, je préfère mettre un peu de préparation de chocolat DANS les blancs, mais certains font l'inverse... Tout ce que je peux dire c'est: allez-y mollo et prenez votre temps! Ce serait dommage de s'être rendu jusque là pour tout abimer au dernier moment et se retrouver avec des oeufs qui retombent en liquide au milieu du chocolat. Eh oui, c'est le risque à courir avec ce genre de recette!

Une fois que vous avez tout fini, vous pouvez vous éponger le front avec fierté, y'a plus qu'à enfourner à 375F/190C. Je sais pas pour combien de temps, surveillez un peu!

Sortez du four dès qu'un cure-dents piqué au milieu sort presque sec. Laissez refroidir complètement avant de découper et servir avec un coulis de framboises. Quoi? Vous savez pas faire un coulis de framboises? Oh beh là! Je vais pas tout vous faire non plus! Chacun ses problèmes.

Ah oui, j'oubliais... j'ai jamais réussi ce gâteau. Il s'effrite misérablement ou alors il tombe au milieu. Donc je le mange toute seule!

"If at first you don't succeed, destroy all evidence that you tried." Boswell D. Rabbitsmith a.k.a. Steve Wright

Les boulettes suédoises de ma grand-mère.

Panne d'inspiration ce soir.... ça doit être la chute du thermomètre. Il est tombé de 2 étages et depuis il est coincé sur -13. Donc il a raison quelques fois par jour mais je ne sais jamais quand.

Ma soeur et mon beau-frère me suggèrent de faire de la cuisine du froid. Allons-y pour du suédois alors.

Voici une recette que je tiens de ma grand-mère qui était suédoise elle-même. Très typique des femmes de là-bas: elle s'appelait Carmen, faisait 1m52 et elle était brune avec la peau matte.

Je n'ai apporté aucune modification car il faut toujours rester fidèle à une recette de famille:
- 500 gram nötkött
- 1 matsked smör
- 4 matskedar finhackad lök
- 1 stor kokt potatis PURÉ krossade
- 3 matskedar fina brödsmulor
- 1 matsked färsk grädde
- 1 ägg
- 1 matsked finhackad färsk persilja
- 2 matskedar smör
- 2 matskedar olja
- 1 matsked mjöl
Smält en liten ugn i 2 matskedar smör.
Lägg lök, koka 5 minuter tills anbudet och öppet, men de är browned.
I en stor pott, placera lök, mosad potatis, bröd smulor, kött, grädde, salt, ägg och persilja.
Mixa tills att få en homogen pasta och fluffigt.
Formulär små bollar 2 till 3 centimeter i diameter.
Ordna dessa bollar på ett bageri facket täcks med ett papper. Reserv i kylen 1 timme.
Försiktigt värme olja och smör i en stekpanna.
Koka dumplings 8 till 10 minuter genom omrörning ofta.

Voilà, ça me paraît clair mais pour ceux qui auraient du mal je vous conseille ce petit film vidéo de mon grand-oncle qui fait une démonstration assez réussi de la recette. Attention! sa version inclut une variation dans les ingrédients, mais vous vous débrouillerez bien.


Bon appétit

La tarte au citron

Une récente étude démontre que les compétences culinaires ne se passent pas nécessairement de mères en filles. Grosse surprise. Les chercheurs ne sont pas allés voir si ça pouvait se passer de mère en fils ou de père en fils. Encore plus grosse surprise. De plus, il semble que les filles trouvent qu'elle cuisinent moins bien que leur mère et ces dernières sont assez d'accord. C'est mal barré pour l'avenir gustatif des générations à venir.

En l'occurrence, chez nous. c'est la mère qui faisait la cuisine. Le père, lui, s'étant découvert cette vocation sur le très tard (il y'a six mois). Comme elle a toujours été atteinte d'un ADD non diagnostiqué, elle a tout essayé, incapable de fixer son attention sur un courant culinaire précis pour plus d'un mois. On a eu une époque traditionnelle: les recettes de la Tante Jeanne et celles de sa belle-mère. Ça c'était sa période bleue.

Après, sa période rose a été teintée d'influence médiatiques bizarres: le régime des pâtes de Macha Méril (j'aime les pâtes, mais franchement trois fois par jour...), la grande cuisine minceur de Guérard, les idées lumineuses de Rika Zaraï et surtout le régime mi Qi-gong, mi-chiant de Michel Oliver, qui, sous prétexte qu'il était passé de l'obésité morbide à un poids santé, s'est senti obligé d'emmerder tout le monde avec un régime contre nature (essayez de bouffer que du poulet au petit-déjeuner et que des légumes le soir et on s'en reparlera).

Là, c'était le début de la fin... Fini les soufflés au fromage, les gratins plein de crème, le porc au caramel, la blanquette de veau, les clafoutis et, surtout, la tarte au citron meringuée qu'on mangeait en entier avant qu'elle ait eu le temps de refroidir. On entamait sans le savoir sa période cubiste: la macro-biotique. Ma soeur et moi en sommes encore traumatisées. Elle posait la soupière sur la table et en sortait une longue algue, épaisse et luisante, avant de nous servir de la soupe au potiron. Depuis, je suis pas capable d'apprécier les sushis et j'évite religieusement les produits de beauté dont l'étiquette vante les extraits marins. Trau-ma-ti-sées!

Heureusement il me reste, dans un fond de tiroir, écrite sur un morceau de papier jauni, la recette de sa tarte au citron meringuée, la meilleure que vous mangerez de votre vie:

Faire cuire à blanc une pâte feuilletée (ou sablée, ça marche aussi). Ça veut dire qu'il faut "précuire la pâte" allez sur http://chefsimon.com/cuirablanc.htm, des petites photos valant mieux qu'une longue explication. Première Moisson a des pâtes congelées qui ne sont pas trop mauvaises mais vous pouvez aussi faire la vôtre: bonne chance!

Séparez les blancs et les jaunes de quatres oeufs (je vous ai déjà expliqué comment faire, consultez vos archives ou alors envoyez moi un twitter @stephaniebaron histoire de vous humilier publiquement parce qu'à votre âge vous avez encore peur de séparer les blancs des jaunes, tsk, tsk).

Pressez le jus de 2 citrons et d'une orange (si vous voulez faire un peu de genre, prélevez et incorporez le zeste d'un des citrons mais personnellement les petits bouts de citron qui croquent sous la dents, beurk). je pousse le vice jusqu'à passer ce jus au chinois (et non, le japonais ou le coréen ça ne marche pas pareil) pour être sûre de pas mettre des tits pépins. Rajoutez 150 grs de sucre et mélangez le tout avant de mettre au bain-marie (finalement ce bain-marie de Williams-Sonoma à 350$, ce ne serait pas un si mauvais investissement...). Il faut mélanger sans cesse et surtout prier pour que ça épaississe. Même si vous êtes athée militant, il faut apprendre à prier en cuisine. C'est pour ça que j'ai une photo de Sainte Rita sur la hotte.

Laissez refroidir puis ajoutez les blancs en neige que vous aurez monté avec un peu de sucre. Versez le mélange dans la pâte et mettez au four à 350 degrés. Sortez quand c'est doré sur le dessus.

J'en entends certains qui me dise.... "mais pourquoi mélanger citron-jaunes avec les blancs en neige?" Ben, parce que faire une espèce de crème épaisse au citron et puis ensuite rajoutez de la meringue dessus c'est plate en titi, comme dirait gros minet. Alors que là, le mélange crème au citron et meringue est subtil, les deux textures se mélangent. Et pourquoi mettre de l'orange avec le citron? Essayez avec que du citron et vous comprendrez pourquoi. Les dents vont vous grincer tellement qu'on vous entendra jusqu'à Chibougamau.

Croyez en ma vieille expérience, ça se mange froid ou chaud, c'est pas important, l'important c'est que ça se mange tout seul.

Ma recette la plus courte, la plus facile, la plus rapide et celle que j'ai le plus magistralement raté cette semaine.

100grammes de sucre
100grammes de noix de coco rapée
1 oeuf
un peu de rhum

Préchauffez le four à 350 degrés. Mélangez tous les ingrédients dans un bol. Prenez la grille du four et recouvrez la avec du parchemin que vous aurez huilé légèrement (conseil d'amie: quand vous faites de la pâtisserie et que la sorte d'huile n'est pas spécifiée, prenez du canola et pas de l'huile d'olive. J'ai essayé et c'est pas terrible). Façonnez des petites boules du mélange et placez les sur le papier parchemin. Enfournez le tout et surveillez la cuisson. Quand ça commence à dorer, c'est prêt.

Finalement, le plus dur dans cette recette ce n'est pas ce qu'il faut faire mais, plutôt, ce qu'il ne faut surtout pas faire.

Illustration:
Mardi soir, j'enfourne les rochers et je me dépêche de rejoindre mon beau-frère venu gentiment m'aider à changer des luminaires. Soucieuse de ne pas prendre du 110 inutilement, je décide de couper les fusibles. On essaye donc un fusible après l'autre jusqu'à ce que mon fils hurle parce qu'il est dans son bain et je lui ai coupé la lumière (il fait jour dehors mais mon gamin est une moumoune). Bien sûr, je n'aurais pas pensé que les fusibles de ma chambre commanderaient aussi l'alimentation électrique de la cuisinière (à gaz).... Un ange passe....

Finalement, on trouve le bon fusible, on change le luminaire et, comme je vais vérifier mes rochers, je réalise que la cuisinière est éteinte. Oops. J'ouvre le four: les rochers ressemblent plus à des crépes qu'à autre chose. Yuck! Je remet le fusible, rallume le four, et, on passe à d'autres luminaires. Comme de bien entendu, j'en oublie la cuisson des rochers.

A posteriori, je m'émerveille de la réaction que nous avons tous face à un désastre culinaire.... C'est étonnant comme on sursaute et on court frénétiquement quand on réalise qu'on a oubié un truc sur le feu. Tout d'abord le sursaut, genre: "Ooh j'me suis faite peur toute seule" et ensuite la course vers la cuisine comme si les quelques nano-secondes gagnées en courant sur cinq mètres allaient changer le destin de quoique ce soit qui est en train de cramer bêtement.

Je pense que c'est le deuxième ratage qui les a achevé mais en tout cas, on n'a pas mangé de dessert ce soir là. Dommage, pour une fois j'avais pas noyé la préparation dans le rhum....