mercredi 17 juin 2009

La mousse au chocolat de Michel Oliver

:p

La mousse au chocolat de Michel

Tout d'abord, je tiens à m'excuser platement auprès des lecteurs qui attendent chaque semaine mes recettes avec impatience afin de ne pas faire la cuisine.

Mais, voyez-vous, mon père était parti en voyage. Ce que je trouve toujours perturbant. Quand il n'est pas là, j'ai plus personne pour pas m'écouter quand j'ai rien à dire. Ça bloque l'inspiration. Et puis ma mère en profite généralement pour essayer des trucs bizarres qu'il veut pas faire avec elle comme la salsa irlandaise ou le saut à l'élastique nue (il paraît que tout ce qui subit la gravité des années remonte d'un coup). Ça me flanque des palpitations.

En fait, il était parti se faire greffer une nouvelle prostate. Il semble que la prostate d'un jeune indien de 11 ans permet d'éviter les problèmes d'andropause (communément appelé "blues des abdominaux à la bière"). Tant qu'il y était, il a subi une chirurgie encore à l'essai : il s'est fait enlever les poignées d'amour (qui, avec l'âge, commençaient plus à ressembler à des chambres à air de pneu Goodyear) et les a faites greffer sur les bras et les épaules, histoire d'être plus taillé en V qu'en B. On vous tient au courant des résultats. Pour l'instant, il est encore un peu gonflé et tout bleu. Ça fait un peu Schtroumpf sous stéroïdes.

Pour en revenir au chocolat, lorsque j'étais adolescente, ma mère me demandait régulièrement de faire cette mousse comme dessert pour ses soupers chez nous. J'utilisais une grosse soupière en faïence et je mettais la produit final au frigo en faisant promettre à ma mère de m'en garder pour le lendemain. Hum ! Inutile de dire que je n'en ai jamais mangé... Au fil des années, j'ai joué avec les ingrédients et j'ai des fois songé à y incorporer un laxatif pour leur apprendre à pas m'en laisser.

J'ai pris la recette de Michel Oliver. Toujours eu un faible pour lui. On a l'impression qu'on le connaît. Il ressemble au voisin d'à côté. Plus abordable que la callipyge Nigella ou la rock-star Jamie. Quand j'étais petite, je lisais son livre de recettes en rêvant de frisée aux châtaignes, de turbotin (aucune idée de ce que c'est), de purée de potiron au céleri et autre boeuf braisé. C'est à cet âge que j'ai appris que le veau élevé sous la mer était en fait élevé sous la "mère". J'avais l'impression que c'était un veau du Mont St Michel. Ils arrivaient pas à enlever les animaux à temps vu comment la marée monte vite alors ils étaient effectivement élevés sous la mer. Pourquoi on faisait payer plus cher des veaux noyés me dépassait complétement.

Ce qui me faisait le plus envie c'était son "régime" whisky-chocolat : quand il rentrait du travail, il s'asseyait devant la télé avec une tablette de chocolat noir et une bouteille de whisky et avec chaque carré de chocolat il prenait une gorgée de whisky. Sa description me faisait envie jusqu'au jour où j'ai bu mon premier whisky et j'ai bien pensé avoir besoin d'une greffe de l'œsophage. Y'a pas plus immonde que le whisky. Si ! la Suze. Oh, la vache! ça sent le désinfectant pour maison de vieux.

Seul hic : j'ai rien noté des changements effectués au cours des ans. Quand je l'ai refaite récemment, elle ne ressemblait en rien à mon souvenir.... Ça avait peut être à voir avec l'endroit et le moment que j'ai choisis pour la faire. Il parait que quand on est stressé notre cuisine en souffre... Et là, j'étais stressée. J'étais chez ma sœur en train de casser les œufs lorsque sa voisine du dessus s'est mise à "faire de la musique". Elle joue du piano sans avoir la moindre idée de concepts tels que l'harmonie, la mélodie ou même la différence entre une noire et une blanche. Et elle tape du pied pour s'accompagner, hors rythme. La preuve vivante que le sens de la musique n'est pas une question d'envie, de volonté ou même de travail. Une étude est sortie récemment essayant de prouver que le talent musical n'est rien d'autre que de la persistance et de la discipline. Si c'était vrai, l'handicapée du solfège ce serait Céline Dion.

Bref, assurez vous d'être zen, essayez la recette, jouez avec les ingrédients et faites moi savoir quelles améliorations vous effectuez. Je sens que je vais pas être inondée de messages. Il parait que mes délires font rigoler dans les chaumières mais il semblerait que les recettes passent à la trappe. Navrant. Quand je pense au mal que j'me donne.

Dans une petite casserole, sur feu moyen, mettre 5cl d'eau avec 10cl de sucre. Attendre l'ébullition, laisser une minute puis enlevez du feu. Séparer blanc et jaune de 8 œufs. Mettre les blancs dans un grand saladier. Faire fondre 300gr de chocolat au bain-marie (prenez du très noir sans sucre ajouté, j'utilise souvent du chocolat pour diabétiques). Quand il fond, rajouter le sirop de sucre et bien mélanger. Dès que le tout est bien homogène, enlever du feu et ajouter les jaunes un par un. Incorporer 150gr de beurre. Monter les blancs en neige et mélanger avec le chocolat (pour cette technique voyez ma recette du gâteau au chocolat). Mettre le tout dans un plat à servir, frigo au moins 5hrs. Facile hein?

Bien sûr, Oliver conseillait d'ajouter 2 cuillères de whisky... à vous de voir.