mercredi 6 janvier 2010

C'est plus là...

on a déménagé à http://stephbaron.com/delires
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samedi 26 décembre 2009

Le bain à la banade


On est jeudi 24 décembre, il est 17h30 et tout le monde est parti faire des courses.  Pas pour les cadeaux hein !  Non, non, on a les priorités claires chez nous autres, on s'occupe surtout de la bouffe. En l'occurrence, le chef (traduisez le patriarche de la famille qui justifie sa mise en pré-retraite par une occupation fébrile aux fourneaux) a fait une dinde plus grosse que ma nièce, avec une farce secret maison (je le soupçonne d'y mettre du pot parce que plus on mange, plus on a faim).  Il s'est donc activé toute la journée pendant qu'on regardait des films et, à 17h18 on s'est dit qu'il fallait peut être se décider à faire quelque chose avec la dinde.


Donc, vu que tout le monde est parti, me voilà seule avec mon beau-frère..  J'aime pas me retrouver seule avec lui. Oh ! il est tout à fait charmant et sympathique. Et puis franchement il mérite toute notre admiration vu qu'il a épousé ma soeur.  En soi, c'est un karma, parce que... elle est gentille si on veut, mais bon.... C'est juste que je comprends pas toujours quand il parle et, sans ma soeur pour faire la traduction, converser avec lui tient de la gageure.  C'est plus facile de comprendre mon neveu de deux ans, notamment parce qu'il se prend pour un commentateur sportif et que 99% de son discours consiste à indiquer ce qu'on a sous les yeux et qu'on est parfaitement capable de voir tout seul.
Je vous illustre avec un exemple de conversation à la M.C. Hescher. La semaine dernière, on est tous attablés et soudainement mon beauf se redresse sur son siège et déclare:
- Oh ! il faut que je vous raconte ce qu'on a mangé au restaurant hier soir:  un dessert hors de ce monde !
Et le voilà qui entreprend de décrire précisément le contenu de l'assiette, gestes à l'appui. Ma soeur est là et entreprend naturellement  la traduction simultanée, comme à l'ONU, tout en empêchant son fils de se rentrer des frites dans les deux narines et en épongeant les vomis de sa plus jeune.
Beauf: Alors, c’était une mousse de…
Sa femme: De la guimauve rôtie au four.
Beauf :  Oui, c’est ça de la guimauve.  Avec deux coulées de mousse au… à quoi déjà?
Sa femme : En fait, c’était deux rubans de crème au citron
Beauf :  Oui, de la crème… Et puis une boule de crème glacée à la pistache avec des noix !
Sa femme : C’était de la crème glacée vanille, avec des morceaux de pistaches.
Beauf :  Oui, c’est ça. Et sur la guimauve y’avait des brisures de noix hein?
Sa femme : Non, des graham crackers…


Donc, en gros, voilà pourquoi j'aime pas trop être seule à la maison avec le beau-frère. Bref, histoire de m'occuper, je lui déclare entre deux éternuements et 3 kleenex : "je vais faire du pain à la banane."  Et comme je suis vraiment enrhumée c'est sorti : "bain à la badane."  Et il a pas compris pourquoi j'allais prendre un bain à cette heure là. Finalement c'est pas que lui qui est incompréhensible dans cette famille...


Donc voilà ma recette du bain à la badane.  Je vous mets les ingrédients:
1 1/2 tasse de bananes super mures
2 tasses de farine de riz blanc
1/2 tasse de sucre
1/2 petite cuillère de bicarbonate de soude
1 petite cuillère de poudre à lever
1 pincée de sel
1/2 tasse d'huile
un peu d'extrait de vanille
Y'en qui mette de la cannelle et de la noix de muscade, moi j'aime pas!


Maintenant la recette.... en fait c'est une recette en anglais et je l'ai passé par Yahoo Babelfish pour traduire. Bonne chance!
Pulvérisez la boîte à pain moyenne avec le jet à cuire antiadhésif ou la graissez avec la margarine et la réservation. Combinez les ingrédients secs dans une grande cuvette et puis faites bien dedans le centre. Ajoutez les oeufs, la banane, le sucre, et le pétrole au centre et combinez-les avant de se plier dans le reste des ingrédients secs.. Versez ou administrez la pâte lisse à la cuillère dans votre boîte à pain. Faites cuire au four pendant une heure ou jusqu'à un toothpick sort propre. Refroidissez pendant quelques minutes avant l'élimination de la casserole, et puis refroidissez sur une grille jusqu'à ce que vous ne puissiez pas la tenir plus longue.

jeudi 17 décembre 2009

Spécial femmes


Je sais, j'avais promis un spécial femmes après mon spécial hommes. Et pis... j'ai eu la grippe. Franchement incompréhensible, vu que je ne mange pas de porc. L'année dernière c'était le poulet que j'avais arrêté. Et en 2010, l'année du Buffle, c'est au boeuf que je devrais dire adieu ? Déprimant.

Enfin, on va arrêter de bouder, ça donne des vilaines rides. Pas celles qui font des étoiles au coin des yeux et qui témoignent des franches parties de rigolades qu'on a pu prendre au cours de sa vie. Non, la baboune ça fait la ride triste, les rides qui font tomber les coins de bouche et qui vous feront passer toute votre vie pour une grenouille de bénitier à qui on a pas envie de tenir la porte. Tac, prenez ça comme mon premier conseil de ce spécial femmes.

C'est juste que des trucs et autres conseils, j'en ai 14 à la douzaine pour les mecs mais que pourrais-je bien dire à mes consoeurs ? Moi qui ai à mon actif un mariage et un divorce raté, trop de diplômes pour justifier rationnellement une job épuisante, payée 20$/hr sans sécurité d'emploi, une sciatique chronique que j'oublie seulement quand je danse, un eczéma rebelle qui rend toute opération de chirurgie plastique totalement inutile... Et ça, c'est sans compter les 27 "premières dates" affligeantes rien qu'en 2009, mon ratio de recettes ratées que j'ai explosé depuis longtemps, des allergies à tout et n'importe quoi et une inhabileté quotidienne à me souvenir de ce que j'ai fait de mes clefs.

Franchement, je suis mal placée pour donner des conseils aux femmes. Mais je peux dissiper certaines fausses rumeurs et autres mythes urbains. Notamment sur ce qui est de retenir un homme par l'estomac, Ha. Ha. Ha. Vous savez déjà ce que j'en pense. Si un homme qui vous intéresse a faim, faites lui du boeuf et des patates. Il en faut pas plus! Vous me croyez pas? Allez voir ça.

Ultime conseil : quand on vous fait un compliment, dites "merci" avec votre plus joli sourire et fermez votre museau ! Y'a rien de plus odieux que de dire à une femme qu'elle est belle et de s'entendre répondre : "Nan, je suis trop grosse, je suis trop pâle, j'ai un bouton là, une ride ici, une vergeture à droite, de la cellulite à gauche." gna gna gna. Après vous vous étonnez qu'on vous fasse plus de compliments!

Donc, viande-patates...on va faire un petit effort. Prenez des petites pommes de terres rouges. Nettoyez les bien sous l'eau (on va pas les éplucher, y'a une rediffusion de Rumeurs à pas manquer). En passant, je fais toujours blanchir les pommes de terre 10min avant de faire quoi que ce soit avec, ça réduit les temps de cuisson subséquents. Une fois blanchies, vous les coupez en 4 et vous balancez dans une poêle. Faites revenir jusqu'à ce qu'elles soient dorées. Puis vous les mettez dans un plat allant au four avec des herbes au choix, poivre et, exceptionnellement, du sel et un peu de bouillon de légumes pour qu'elles sèchent pas trop.

Quand elles sont bien moelleuses, vous commencez à faire cuire votre viande. Vous savez toutes faire cuire un steak? Vous demandez au boucher un bon gros T-bone et vous mettez ça dans une poële et vous faites cuire d'un côté jusqu'à ce que du sang apparaisse à la surface et vous tournez en attendant la même chose. Pas faire trop cuire! On n'est pas des Américains, merci.

Puis vous mettez une robe. Oui, une robe! C'est complétement pas la peine de vous fatiguez avec des décolletés trops profonds. Malgré les millions passés en mammoplasties, les mecs réagissent aux jambes et aux fesses. C'est tout et c'est franchement pas compliqué.

Allez, sans rancunes...

jeudi 3 décembre 2009

En l'honneur du 3 décembre - Journée internationale des personnes handicapées: un "Spécial Hommes"

Vous avez vu "3 hommes et un couffin"? Je sais, ça date un peu mais y'a des vérités indémodables là-dedans. Quelques lignes de dialogue m'ont particulièrement marquée : André Dussolier, bouleversé d'avoir rendu sa fille à sa mère, traverse une crise existentielle en se promenant avec un coussin sous le pull (il est "enceinte") et une bouteille de rouge à la main. Il déclare à un autre paumé:
"Moi si j'pouvais refaire le monde, si j'étais Dieu, voila ce que j'ferais. Je fabriquerais Adam avec la côte d'Eve. Pas l'inverse. Au moins les choses auraient été claires dès le début: on nous aurait pas fait croire que quelqu'un pouvait sortir de notre côte. Parce que rien ne sort de notre côte à nous, jamais."

Pas joyeux hein?

Rajoutez là dessus que si c'est pas un accident de voiture, la cigarette ou le cholestérol, c'est votre propre prostate qui va vous tuer. Tout ce que vous portez en vous, finalement, c'est votre future mise à mort. Sans oublier la statistique effarante que dans plus de 80% des cas de séparation de couple hétéro, c'est la femme qui se barre... on en vient à se dire que les hommes sont bien mal pris.

Donc toutes ces fadaises comme quoi "un homme ça se retient par l'estomac" ben c'est du pipeau! C'est vos femmes qu'il faut retenir par l'estomac, parce que sinon vous finirez tout seul sans enfants et avec un cancer de la prostate comme seul compagnon de vieillesse. Même mon père a compris ça, à l'âge de la réduction senior STM il a enfin appris à faire autre chose que des oeufs coque, histoire que sa femme aille pas trop reluquer les minets en mal de MILF (vous savez pas ce qu'est une MILF? utilisez Google!).

Donc comme aujourd'hui c'est la journée internationale des personnes handicapées (oui, j'écris mes délires le jeudi...) je me suis dit qu'il était temps de vous donner un coup de main. Voici donc la recette secrète du carri de poulet de ma mère. C'est top trop bon, hyper exotique (à moins d'être Réunionnais vous en avez jamais mangé avant) et un chimpanzé borgne de 6 mois la réussirait. Soyez donc rassuré, même si vous êtes un branquignole en cuisine, c'est in-ra-ta-ble.

L'intérêt de cette recette c'est que si vous êtes en couple, vous allez marquer des points avec votre conjointe ; si vous draguez, c'est un repas de 3ème date parfait et si vous êtes irrémédiablement seul pour les fêtes, vous pourrez partager avec des copains et leur mines réjouies vous donneront un sentiment d'accomplissement un peu proche de la maternité. Donc à défaut de voir un bébé joufflu sortir de votre côte, vous sortirez un carri fumant de la mijoteuse, on fait avec c'qu'on a!

Vous êtes priés de suivre les étapes à la lettre même si certaines vous paraissent inutiles.

1. Faites les courses: une grosse boîte de haricots noirs, 2 grosses boîtes de tomates en dés, une grosse boîte de coeurs de palmiers, un paquet de blancs de poulet, un paquet de cuisses de poulet, du curcuma, du thym, du poivre et de l'huile de canola (enfin, ça on va espérer que vous en avez déjà), des oignons jaunes, de l'ail. Il vous faudra aussi de l'huile essentielle de lavande et de bergamote ou d'orange et de citron. Assurez vous aussi que vous avez une mijoteuse, une bouteille spray vide, un diffuseur d'huile essentielle et du vinaigre de vin blanc.

2. Mettez un tablier. Croyez moi, si vous faites pas ça vous pourrez jeter vos fringues.

3. Mettez à brûler de l'huile essentielle de lavande et bergamote ou orange-citron. Si vous faites pas ça, votre "bachelor pad" va puer le carri pendant 3 semaines.

4. Coupez les blancs de poulet en 6-8 morceaux chaque. Mettez à cuire avec les cuisses dans l'huile de canola. Faut faire ça à feu très chaud, faites bien dorer de tous les côtés et posez ensuite sur un grand plat couvert de Scott Towels. Faut bien "épongez" le poulet une fois qu'il est cuit sinon c'est que du gras dégueu. Ne rincez pas la poêle après, on va utiliser le fond laissé par le poulet pour donner du goût aux oignons.

5. Coupez 4 oignons fins fins. Si vous savez pas comment faire, voici en image: http://thepioneerwoman.com/cooking/2008/01/how-tochop-an-onion/

6. Mettez les oignons et quelques gousses d'ail haché dans la poêle et remuez régulièrement jusqu'à ce qu'ils deviennent foncés. Rajoutez les tomates coupées en dés, 1 cuillère à soupe de curcuma et plein de poivre. Laissez cuire 10-15 minutes à feu doux. Cette "mixture" constitue la base de la cuisine créole.

7. Prenez les 2/3 de la mixture et mettez dans la mijoteuse avec le poulet et des branches de thym. Laissez cuire au moins 2hrs. Prenez ce qui reste de la mixture et partagez pour moitié dans une casserole avec les haricots (à mettre à feu doux pendant au moins 2hrs aussi) et ce qui reste vous balancez avec les coeurs de palmier coupés en morceaux, à feu doux 45min.

8. Pendant que tout ça cuit à couvert mettez pour moitié d'eau et moitié de vinaigre dans une bouteille spray et rajoutez suffisamment d'huiles essentielles pour couvrir l'odeur du vinaigre.. Nettoyer la cuisinière et tout ce qui aura été éclaboussé autour. L'intérêt d'utiliser ça au lieu d'une merde industrielle type Johnson&Johnson c'est que si ça atterit par mégarde sur de la bouffe, ça va pas vous tuer et ça nettoie aussi bien que les produits industriels. Faites la vaisselle et mettez le tablier et vos fringues au lavage. Allez prendre une douche et lavez vous les cheveux. Assurez vous qu'il y a toujours de l'huile essentielle dans le diffuseur, rajoutez-en si nécessaire.

C'EST CETTE DERNIÈRE ÉTAPE LA PLUS IMPORTANTE. Parce que si vous faites la cuisine et que vous laissez tout en plan et que vous puez le carri à 20m, ben ça va tuer tous vos effets: votre femme va pas être contente que la cuisine ressemble à un chantier en pleines vacances de la construction ; votre future blonde va penser que vous êtes un souillon et que vous sentez mauvais et vos potes vont pas avoir envie de ranger et nettoyer pour vous.... Vous resteriez donc ce paria social pathétique qui continue à lire des délires ancillaires débiles tout seul le vendredi soir au lieu de devenir une sorte de demi-Dieu domestique vénéré par tous, ce qui vous permettrait enfin d'oublier que rien ne sort de votre côte. Jamais.

La semaine prochaine je m'en prendrai aux femmes, sauf si j'oublie.

Sans rancunes...

vendredi 20 novembre 2009

Tofu, mensonges et manipulation

J'aimerais vous parler du pouvoir de la suggestion. Pas l’auto-suggestion et autres âneries de pensée positive. Nan ! Les théories fumeuses, faussement mal adaptées de la physique quantique, comme quoi la pensée solidifie la matière, ça me fait doucement rigoler. Si c’était un tantinet véridique, je serais divorcée de Guy Laliberté et j'aurais épousé Hugh Jackman.

Cette fin de semaine, c’est du pouvoir que nous avons sur les autres que j’aimerais vous entretenir. Ce pouvoir d’endormir notre confiance pour nous faire faire n’importe quoi. Ce talent de manipulation psychologique si bien maîtrisé par les grandes agences de pub, nos politiciens débiles, les journalistes en mal de unes, les dictateurs de tout poil (et la STM). Bref, cette habileté de nous faire prendre des vessies pour des maglites.

Et bien ce pouvoir de suggestion j’ai réalisé hier qu’il en faut une bonne dose pour être mère. Je vous situe l’action. Unité de temps : soir de semaine après l’école, faut nourrir la marmaille. Unité de lieu : un condo classique de la républik du platô où la tentation d’appeler le sushi volant ou pout pout pout St Hubert BBQ doit être combattue régulièrement. Unité d’action : la tête dans le frigo (c’est mieux que dans le four), une mère de famille cherche quoi faire à souper à sa progéniture et aussi c’est quoi cette odeur nauséabonde ?

Comme je n’avais ni le temps ni l’énergie et une audience captive mais difficile, j’ai rien trouvé de mieux que d’essayer une nouvelle recette à la dernière minute. Il faut savoir vivre dangereusement.

C'était pas tout à fait raté mais c’était pas tout à fait bon non plus : sauté de tofu et brocolis avec riz thaï. Et toc. Ça vous en bouche un coin ça ?! Et oui, je commence à apprivoiser le tofu. Oh ! c'est pas la peine de ricaner et de pointer du doigt la Bo-Bo tendance Ho-Ma qui fait dans le Miso. Ordre du médecin ! Je dois diminuer ma consommation de viande. C’est vrai que j'en mange tous les jours et donc j'en fais manger à mon fils tous les jours... c’est pas bon pour la santé (même si je suis passée à la viande bio de Charlevoix) et c’est vraiment pas bon pour la planète.

Faut dire que mon nain de jardin il est spécial… Il mange toutes les viandes, même le bison, le sanglier et généralement comme dessert il demande du saucisson. C’est Obélix dans le corps d’Astérix. Pour lui un repas sans viande c'est comme une cérémonie des Jutra sans décolletés, une année sans élections ou la une des journaux québécois sans un article sur la grippe H1N1: in-con-ce-va-ble!

Donc c’était mercredi et chez nous, le mercredi c’est tofu. Je fais une marinade avec de l'huile de sésame, du tamari, du vinaigre balsamique et du sirop d'agave. Poivre et un peu de chili. Je colle les cubes de tofu ferme à mariner pendant 30min. Finalement, l'extra-ferme a la consistance de la gomme qu'on a dans la bouche depuis trois heures parce qu'on trouve pas de poubelle, je suis désormais une inconditionnelle du ferme. Je chauffe de l’huile de canola dans un wok et je balance le tofu. « To add insult to injury » comme disent nos voisins du sud (oui, c'est du mexicain), je rajoute du brocoli. J’ai hésité avec le sésame grillé parce que ça fait vraiment crottes de souris.

En servant ce mélange sur un lit de riz thaï dans l’assiette Spiderman de mon fils, je me suis dit que ça allait tout de même être difficile de lui faire avaler tout ça. Et là, l’éclair de génie ! Une de ces inspirations qui séparent les super mamans des communes des mortelles. Je lui pose l’assiette sous le nez qu’il lève vers moi en grimaçant et je lui sors avec un aplomb à faire pâlir Tremblay quand on lui demande s’il était au courant que tout son staff fricote avec la mafia : « J'ai eu la recette de la maman de Iris, ton amoureuse, il parait que c'est son plat préféré. » Il a tout fini avant moi et il en a redemandé (moi, non).

Ah ! le pouvoir de la suggestion...

Sans rancunes.....

jeudi 29 octobre 2009

Sortons nos balais!

Si vous ne savez pas ce qui se passe samedi c'est que vous vivez caché sous une pierre. Si vous ne savez pas ce que vous allez faire dimanche c'est que vous êtes un irresponsable arriéré. Et toc!

À moins que ce ne soit déjà fait (le vote par anticipation c'était dimanche dernier) vous allez voter dimanche. Vous ne comptiez pas y aller parce que vous ne savez pas pour qui voter? Ben, faut prendre cinq minutes pour se renseigner.

Vous votez pas parce que vous êtes pas 100% d'accord avec telle ou telle plateforme? On vous demande pas de choisir un compagnon parfait, vous devez pas lui donner votre premier-né en offrande, trouvez juste le moins pire. C'est comme ça à toutes les élections, on est toujours coincé à devoir choisir entre la peste et le choléra.

Vous pensez qu'en ne votant pas ça marque bien votre refus en bloc de toutes ces magouilles politiques. Non, ça marque juste que vous êtes un gros fainéant qui mériterait qu'on lui sucre ses droits civiques. Tu votes pas: tu n'existes pas!

J'ai été élevée par une arrière-grand mère féministe qui m'a bien montré à quel point les droits des femmes ne sont jamais acquis. Il y a des pays où les femmes n'ont toujours pas le droit de vote donc la moindre des politesses c'est d'aller voter quand on en a le droit. Et re-toc! Je vous rappelle aussi que vous enlever le droit de vote reste une punition classique du système judiciaire (ça et la castration chimique).

Pour vous motiver juste un peu plus, je vous ai choisi cette semaine trois recettes pour accompagner votre choix électoral.

Vous allez voter pour Union Montréal? Je vous conseille des escalopes de veau au citron. Recette tirée de mon livre préféré de recette italiennes: La mafia vient de s'installer à côté et ils viennent dîner ce soir (je jure que c'est un vrai livre, la preuve).

Vous préférez revenir à d'anciennes amours avec Vision Montréal? La poule au pot me semble de rigeur.

Un vent de renouveau souffle sous vos fenêtres et Projet Montréal fait pencher la balance? Alors un tofu sauté au chou-fleur me parait tout indiqué.

Bonne popotte, bonne collecte de bonbons et BON VOTE!

Les escalopes de veau au citron
(tiré de The Mafia just moved in next door and they're dropping by for dinner cookbook)
Saupoudrer des escalopes de veau bien fines avec un peu de farine. Les faire brunir dans du beurre. Ajouter sel et poivre. Retirer les escalopes et mettre des champignons avec un peu plus de beurre, faire revenir rapidement. Rajouter du persil haché, le jus d'un citron et après 3min verser sur les escalopes. Servir avec des pâtes fraîches.

La poule au pot
(tiré des Pinardises)
La poule au pot est pochée pour attendrir la viande - une poule qu'on cuit n'est plus jeune. Mais en fait, en trouve-t-on encore de la poule? Non. Alors on utilise un poulet, assez gros de préférence.
Préparer assez de farce pour remplir la cavité de la bête. À l'œil, 250 g de porc haché maigre, 250 g de jambon coupé en petits morceaux, 4-5 foies de poulet qu'on a dénervés et grossièrement hachés à la planche, 1/2 oignon haché, 2-3 gousses d'ail pressé, une généreuse poignée de sel, des herbes de Provence. On pulse quelques coups au robot et la farce est prête. On remplit la bête et on la referme en cousant avec de la ficelle pour bien s'assurer que la farce reste à l'intérieur. On dépose dans une casserole assez grande pour qu'on puisse couvrir complètement d'eau froide. On ajoute si l'on veut des légumes qui donneront du goût au bouillon de poulet qu'on conserve précieusement quand la bestiole est cuite. On laisse à peine frémir, on cuit une heure ou un peu plus, en vérifiant si la chair se détache de l'os. Traditionnellement, on sert la poule au pot avec des cornichons, de la moutarde forte et du gros sel. Josée propose aussi d'ajouter une "salsa verde" - son pesto d'hiver au persil, ou de la gremolata, ou une sauce aux poivrons rouges faite en un tournemain avec des poivrons en conserve (déjà épluchés) qu'on aura passés au robot avec un filet d'huile d'olive. Daniel insiste: la sauce au raifort et à la crème sûre de Josée fait merveille là-dessus.

Tofu sauté au chou-fleur
(tiré de Tofu, Soja et Cie)
Découpez 250g de tofu aux herbes en cubes moyens. Faites griller 5min dans de l'huile d'olive. Ajouter du curcuma et du poivre, des carottes, du panais, de la patate douce, de la rabiole (tout ça c'est au choix, vous pouvez choisir de mettre un seul légume) coupés en julienne. Un peu de sel, du poivre et on fait cuire encore 5min en remuant. Servir avec du riz thaï.

vendredi 23 octobre 2009

Au son du beep, vous vous transformez en citrouille ou la recette du Pho

Encore plus que l'Halloween c'est toute la semaine qui la précède que j'affectionne tout particulièrement. On fait des décorations maison avec mon fils : chauve-souris, citrouilles volantes, fantômes de toutes tailles et cette année, Spiderman. J'ai pas encore compris pourquoi Spiderman c'est pour l'Halloween mais allez comprendre la logique d'un enfant de 6 ans... Et puis c’est la seule semaine de l’année où je me prépare mentalement à aller voir le Rocky Horror Picture Show en chair et en os (cette année c'est au Rialto: rockyhorrormontreal.com) et je jure comme tous les ans que je vais aller voir les lanternes du jardin botanique mais il fait toujours trop froid ou trop mouillé ou y’a un truc trop bien à la télé...

Mais si j'aime cette semaine précédant Halloween c'est surtout parce que je peux enfin laisser libre court à mon potentiel de sarcasmes. Croyez le ou non, la plupart du temps je me mords les lèvres. Pendant quelques jours c'est « pas de quartier! ».

La saison se prête particulièrement bien à souligner les efforts vestimentaires des pitounes du plateau qui se croit obligées d'aligner « fashion faux-pas » et mauvais goût absolu dans une espèce de course à la vulgarité qui me laisse pantoise d'admiration et un brin perplexe : comment serait le monde si toute cette belle énergie dépensée à mal coordonner son vernis à ongles écaillé avec ses bas résille top années 90 était employée à faire de la médiation entre les factions somaliennes, par exemple, ou même à chercher les vraies causes derrière la pandémie médiatique de grippe intellectuelle digne des mauvais jours de la Fox.

Hier soir c’était la jupe trop courte qui me rappelait à quel point c'est moche les genoux et la jarretelle qui dépasse de 10cm (un truc en passant: la lingerie étalée au grand jour sur les trottoirs d'une grand ville occidentale ça fait pas sexy, chouchou. Ça fait femme sur son lieu de travail ! Eh ! Déroule du bitume Carole, il en faut!). Sa copine était maquillée comme un carré d'as et ses piercings me faisaient serrer les fesses (et pas de plaisir, merci).

Donc les deux pitounes (enfin là, on donne furieusement dans la guidoune), je les croise en leur décochant mon sourire le plus complice et leur fais bien fort: «Ouuuah! Super le déguisement ! J'peux prendre une photo?» Eh, eh, eh.

Je fais ça religieusement tous les ans, c'est mon rituel d'Halloween à moi et j'ai jamais eu de réaction outrée, scandalisée ou même un chouia indignée. Faut dire que les heures gaspillées à se reluquer le nombril diminue sérieusement les possibilités de développer son intellect, son sens de l'humour et la répartie qui va avec. C'est ça le problème de la jeunesse actuelle : passer trop de temps à s'occuper de l'extérieur laisse peu d'énergie pour développer d’autres compétences sociales.

Bah, remarquez les vieux aussi ça se détruit bien les neurones sans aucune aide extérieure. Suffit de traîner dans un bar l'après-midi pour assister à la déliquescence accélérée du baby-boomer. Pourtant l'alcool ça conserve... allez comprendre. La dernière fois que je me suis retrouvée dans cette situation, j'ai eu droit à un discours particulièrement intéressant de la part d'un brave monsieur accoudé au bar et qui ne devait pas en être à sa première Molson de la journée. Il m'a entreprise assez rapidement :« J'ai des érables au fond de mon jardin qui sont résistants aux radiations atomiques. » Bêtement, j'ai exprimé ma confusion et il s'est mis à m’expliquer que les érables de son jardin, ben en cas de guerre atomique, ils seraient les seuls survivants. Hmmm, Une foule de questions se succédaient dans ma tête mais j'ai gardé mes remarques pour moi ! En revanche, en rentrant à la maison j'avais comme un arrière-goût de… beurk.... alors je me suis fait une soupe de boeuf viet pour faire passer la nausée:

Recette originale du Pho pa Didier Corlou, chef au Sofitel Métropole de Hanoï (j’ai eu la recette parce que mes parents vivaient là-bas. Eh oui, mon père croyait qu’il était diplomate alors qu’en fait il vendait des Ferrero Rochers.)

Faites un bouillon de bœuf. Par pitié, pas avec des cubes déshydratés! Vous allez chez le boucher, vous dites « Bonjour Monsieur, je voudrais faire un bouillon de bœuf » et il va vous donner tous les trucs bien dégueu, limite vache folle, qu’il faut. Griller des échalotes et du gingembre avec la peau puis les mettre dans le bouillon. Assaisonner avec de la sauce poisson (la meilleure c’est Phu Quoc). Ajouter cardamome, poivre noir et anis étoilé. Faire cuire rapidement des nouilles de riz (c’est sans gluten, yeah !) et mettre dans des bols. Verser le bouillon et ajouter du bœuf tranché genre carpaccio, émincé comme des feuilles de papier à cigarettes. Un peu de menthe chinoise et de coriandre et le tour est joué.

Au plus fort de l'hiver et au plus bas de mon moral, je peux en manger 3 ou 4 par semaine. Oubliez pas le piment qui fait pleurer, une cuillère à soupe de Sriracha devrait faire l'affaire.

La semaine prochaine, si le ciel ne m'est pas tombé sur la tête, je vous confierai mes adresses pour manger la meilleure soupe de boeuf de la ville.

Sans rancune !