vendredi 14 août 2009

Périple avec des Ostrogoths (ou des Wisigoths, vous savez moi les accents…)

Je rentre de Paris où j’ai passé trois jours. Ben quoi? c’est sympa comme destination de fin de semaine, on n’y pense jamais.

Quelque part, ça faisait tellement longtemps que je n’étais pas allée en France, j'avais l'impression que j’allais me retrouver à la cour de Kaamelott mais en moins drôle. Et j’y allais vraiment à reculons…. je déteste prendre l'avion. Après avoir loggué 100.000 miles par an j'ai pris ma retraite anticipée des aéroports bondés, des plateaux repas débordant de salmonelle, des valises perdues, des correspondances loupées et autres joyeusetés inhérentes aux voyagements aériens.

Ça n’a pas toujours été le cas. Il y a dix ans je faisais plus de voyages qu’une hôtesse de l’air. Quand je m’en suis rendue compte, j’ai eu la chanson de Dutronc coincée dans la tête pendant des semaines. À chaque fois que j’arrivais à un aéroport je commençais à siffloter « toute ma vie j’ai rêvé d’être une hôtesse de l’air, toute ma vie j’ai rêvé d’avoir les fesses en l’air ».

En fait, c’est pas vraiment vrai : j'adore prendre l'avion mais c'est juste le principe qui me plait, la mise en oeuvre est toujours à vomir. Un peu comme la religion, le principe est formidable mais la mise en oeuvre laisse sérieusement à désirer. Après tout il n'est marqué nulle part dans la Bible que les petits garçons sont une exception au célibat des prêtres. C'est marqué nulle part dans le Coran que les femmes doivent pas porter de pantalons, et y'a pas de mention dans le talmud que le tofu c’est pas casher. L’opérationnalisation des plus belles idées laisse toujours à désirer. Y’a qu’à voir la démocratie, le recyclage ou encore l’école primaire dans notre merveilleuse province.

En tout cas, si les voyages forment la jeunesse, ils fatiguent les vieux. Pendant que je récupère du décalage horaire, il est hors de question que je fasse la cuisine. Je me suis donc dit (oui, j’aime bien me parler à moi même, souvent à voix haute et parfois dans la rue, normal) que je devais vous narrer deux trois détails intéressants de mon dernier périple. Ça mettra dans l’ambiance les inconscients qui partent en août et ça rappellera des souvenirs aux malheureux qui rentrent.

Donc, la semaine dernière, j’arrive à l'aéroport Dorval (ou Trudeau, personne n’est réellement certain). Dans l’espoir de ne pas être coincée dans le siège du milieu, je fais un peu de charme au gamin qui enregistre mon sac et me voila propulsée à un siège au 4ème rang. Si mon décolleté avait été un peu plus profond, j'aurais atterri sur les genoux du pilote. Ah! Ah! pilote, atterri, hmmmm, j'me fais rire toute seule.

Je m’installe dans la salle d’embarquement après avoir passé le contrôle de sécurité et leurs nouveaux TOC : les flacons dans un sac en plastique. Quand j’étais jeune, c’était ma grand-mère qui faisait ça. Je trouve tellement touchant que les douanes aient rien d’autre à glander dans la vie que de se préoccuper que nos tubes de crèmes et de dentifrice aillent pas tâcher nos sacs. Vraiment trop cute ! et après ils nous disent que c’est pour des raisons de sécurité. C'est sûr, ça doit être ça la dernière catastrophe aérienne : une vieille qu’avait pas mis sa préparation H dans un sac en plastique.

Bref, j’ai toujours adoré les rituels des voyageurs aériens. Une pièce de Feydau en 3 actes :

Acte 1 : la salle d’embarquement. Au moment même où un(e) employé(e) arrive et commence à pitonner derrière son petit comptoir, tac, y’en a dix qui se lèvent et viennent se planter sous son nez. Et puis ils le (la) regardent fixement pendant 30 minutes. Pendant ce laps de temps, y’en a d’autres qui se mettent debout et vont plus ou moins se mettre derrière. À chaque fois, je me demande ce qu’ils font, au lieu de rester tranquillement au bar à siroter un double bloody-mary (moi il me faut ça pour supporter un vol transatlantique), acheter un magazine au point presse (ben pour une fois qu’ils liraient autre chose que le journal de Montréal !) ou encore profiter des derniers instants où on peut encore se mettre debout et marcher.

J’ai toujours eu envie d’aller leur demander :
« Qu’est-ce que vous faites là alors que vous savez pertinemment que c’est pas premier arrivé-premier servi, qu’ils embarquent les familles et les éclopés de la vie en premier et, qu’après, ça commence par les sièges du fond ? Hein ? Hein ? Hein ?». Parce que les anxieux du premier rang, ils n’ont pas d’enfants, pas de fauteuil roulant et ils sont généralement assis au 6D. Si j’avais eu la mauvaise idée de me faire engager par Air Transat, je pense que j’aurais été virée au bout de 3 jours car, au premier zozo qui m’aurait fait le coup de se lever et venir regarder ce que je fais, je lui aurais demandé fermement d’aller garer ses miches ailleurs s'il veut pas que je lui arrange une fouille au corps par un collègue qui préfèrera ça plutôt que mettre des tubes de fond de teint dans des petit Ziplocs.

Bon y’a le sushi volant qui frappe à la porte, je vous l’ai dit, je fais pas la cuisine tant que mon corps est pas synchro avec l’heure locale. Ça risque de durer jusqu'au changement d’heure….

La semaine prochaine : Acte 2 - Le voyage. Où vous rencontrerez un bûcheron, des erreurs informatiques, un grave problème d’apnée et un équipage désespérément à la recherche de solutions. À suivre….

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